L'agent immobilier de 54 ans, vêtu d'un costume bleu nuit et d'un T-shirt blanc, comparaît pour "violences habituelles physiques et/ou psychologiques par concubin" entre 2018 et 2022 sur une ancienne compagne, Amandine, ainsi que pour "violences habituelles psychologiques par concubin" sur une autre, Paola, entre 2021 et 2022.
Au cours de l'enquête, Amandine a raconté plusieurs épisodes de violences, dont un au printemps 2022: selon son récit, M. Plaza lui tord les doigts d'une main. Une radiographie constate deux luxations et un arrachement osseux.
Adoptant un ton tantôt désolé, tantôt défensif, M. Plaza envoie plusieurs messages à Amandine, que le président du tribunal lit à l'audience. "Tu me pousses à bout, et je pète un plomb, voilà la réalité. L'homme le plus violent du monde. Je t’embrasse tendrement", lui écrit-il notamment.
"Bimbo!"
Paola a de son côté décrit "un comportement changeant" de M. Plaza: paroles douces le soir, insultes le matin... "Vieille pute ! Bimbo !", lui dit-il notamment quand elle procède à une augmentation mammaire pour davantage lui plaire. Elle affirme aussi avoir été mordue à une cuisse et une épaule.
Les deux femmes, assises sur le banc qui leur est réservé, se sont vu reconnaître une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à huit jours.
Leurs conseils ont à plusieurs reprises souligné l'épreuve que représentait pour elles ce procès, qui a déjà été repoussé d'août à janvier, à la demande de la défense: leur client était trop "fragile psychologiquement" cet été pour comparaître.
Jeudi, "M. Plaza a fait tout le nécessaire aujourd'hui pour être là", a assuré son avocat, Carlo Alberto Brusa.
"J'ai beaucoup de respect pour les parties civiles, qui ont certainement souffert d’une rupture amoureuse" mais elles cherchent à "détruire" M. Plaza, et elles "ont déjà entrepris un petit champ de ruines", a avancé Me Brusa.
"Pas digne"
"Parler de quatre, cinq faits en plusieurs années de relations... J’aurais divorcé de ma femme il y a longtemps si j’avais dû être poursuivi à chaque fois que je m’énerve un peu", argue Me Brusa.
"Je regrette le temps perdu de ces nullités", a rétorqué la procureure. "Ce n'est pas digne, même si c’est un dossier tristement banal, il ne l'est pas pour les parties civiles présentes".
Après suspension, le tribunal a décidé de trancher sur ces demandes au moment du jugement.
Stéphane Plaza, qui encourt dix ans de prison et 150.000 euros d'amende, sera interrogé par le tribunal en début d'après-midi.
Depuis le début, il conteste ces accusations, révélées en septembre 2023, avec la publication par Mediapart des témoignages de trois anciennes compagnes dénonçant des "humiliations, menaces, violences verbales et, pour deux d'entre elles, physiques".
Le parquet avait ensuite ouvert une enquête pour violences conjugales, à la suite de la réception de courriers des deux ex-compagnes de M. Plaza.
Immédiatement après, M. Plaza avait annoncé avoir déposé une plainte visant les deux femmes trois mois plus tôt, pour harcèlement et cyberharcèlement. Après une enquête préliminaire, cette plainte a été classée sans suite le 7 janvier, selon le parquet.
Mais la défense a déposé une autre plainte, pour cette fois obtenir la saisine d'un juge d'instruction.
Initialement agent immobilier, Stéphane Plaza est devenu une star du petit écran quand M6 l'a propulsé en 2006 à la tête des émissions "Recherche appartement ou maison" et "Maison à vendre" (2007), suivies de "Chasseurs d'appart" (2015). A ce stade, M6 a exclu à plusieurs reprises de mettre fin à leur collaboration.