Le CAC 40 a cédé 1,51% à 7.282,22 points, soit une baisse de 111,54 points. La veille, l'indice français vedette avait grappillé 0,18% pour sa première séance de 2025.
Le secteur du luxe, poids lourd de la côte a particulièrement tiré les actions françaises vers le bas, plombé notamment par de mauvaises perspectives économiques en Chine, un marché crucial.
Kering a perdu 4,88% à 224,35 euros, LVMH 3,79% à 611,30 euros et Hermès 2,78% à 2.237,00 euros.
L'indice d'activité des directeurs d'achat (PMI), calculé par le cabinet S&P Global et le média économique chinois Caixin, a ralenti en décembre, à 50,5 points, contre 51,5 en novembre, selon des chiffres publiés cette semaine.
Plus globalement, "il y a un problème de confiance structurel dans la cote française, avec un indice qui a du mal à retrouver ses plus hauts", a expliqué à l'AFP Florian Ielpo, responsable de recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM.
Le CAC 40 a affiché un repli de 2,15% sur l'ensemble de l'année 2024, un bilan annuel en fort contraste avec le bond de plus de 16% signé en 2023.
Une sous-performance par rapport à ses voisins: à titre de comparaison, l'indice principal de la Bourse de Francfort, le Dax, a terminé 2024 en hausse de 18,85% après avoir volé de record en record. Et à Wall Street, le S&P 500 a grimpé de plus de 20% sur l'année passée.
Pour se relancer, "il faudra attendre la saison des résultats, à partir de mi-janvier, qui sera le juge de paix", a ajouté M.Ielpo.
Sur les deux premières séances de 2025, l'indice français perd déjà 1,33%.
A ces considérations s'ajoutent les incertitudes liées à "l'imminence de l'arrivée de Donald Trump à la présidence des États-Unis, (qui) met la détermination des investisseurs à l'épreuve", a expliqué Jochen Stanzl, analyste de CMC Markets.
Le président élu américain a notamment promis d'augmenter les droits de douane sur les importations européennes et chinoises après son investiture le 20 janvier.
Ces taxes pourraient pénaliser davantage des économies européennes - la France et l'Allemagne notamment - déjà fragilisées, en particulier sur le volet industriel.
Côté obligataire, le taux à dix ans français a atteint 3,28%, contre 3,23% la veille en clôture.
Coup de frein chez Stellantis
Le constructeur automobile Stellantis a glissé de 3,50% à 12,18 euros.
Certains modèles de véhicules qui bénéficiaient jusqu'ici de crédits d'impôt aux Etats-Unis pour les véhicules électriques et les hybrides rechargeables n'ont pas été retenus dans une nouvelle liste régie par des règles plus strictes, selon l'agence Bloomberg.
Pernod Ricard trinque
Les titres des vendeurs de boissons alcoolisées ont reculé vendredi, après des propos du médecin chef des Etats-Unis, Vivek Murthy, qui a appelé à la mise en place de mesures de prévention du risque de cancer lié à l'alcool, notamment via des avertissements apposés sur les boissons.
A Paris, Pernod Ricard a perdu 3,08% à 105,25 euros.
Arcelor Mittal fond
Le titre d'Arcelor Mittal a souffert vendredi (-4,66% à 21,46 euros), dans le sillage d'une pression à la vente sur le secteur sidérurgique, après que le président Joe Biden a décidé vendredi de bloquer le projet de rachat de son concurrent américain U.S. Steel par Nippon Steel d'un montant de 14,9 milliards de dollars.
