"La force seule ne peut suffire à garantir la sécurité d'Israël", a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'une conférence de presse.
"Pour ramener enfin les otages auprès de leurs proches, pour permettre enfin le retour des déplacés du Nord dans leurs maisons, après un an de guerre, le temps de la diplomatie est venu", a-t-il ajouté, alors que la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza contre le mouvement islamiste palestinien Hamas est en train de s'étendre au Liban contre le Hezbollah.
Sur ce point M. Barrot, qui s'exprimait après avoir rencontré son homologue israélien Israël Katz, a jugé que le Hezbollah portait une "lourde responsabilité" dans la situation au Liban, où l'armée israélienne poursuit ses bombardements et a lancé il y a une semaine une offensive au sol contre le mouvement islamiste libanais.
"Au Liban, la violence menace de précipiter un pays très fragilisé dans un chaos durable, menaçant davantage encore qu'aujourd'hui la sécurité d'Israël", a déclaré Jean-Noël Barrot. "Le Hezbollah porte une lourde responsabilité dans cette situation, en ayant entraîné le Liban dans une guerre qu'il n'a pas choisie", a-t-il ajouté.
"Ce triste anniversaire du 7 octobre est l'occasion de le rappeler: la France est indéfectiblement attachée à la sécurité d'Israël", a déclaré M. Barrot, "elle l'a toujours été, elle le sera toujours, ce ne sont pas que des mots".
"La France vous aime"
M. Barrot à souligné que la France avait "mobilisé ses moyens militaires, en avril comme en octobre, pour aider Israël à parer les inacceptables attaques balistiques" de l'Iran, dont le Hamas et le Hezbollah sont les principaux alliés dans la région.
Dans la matinée, M. Barrot a participé à une cérémonie d'hommage à Réïm (sud d'Israël) sur le site du festival de musique Nova, où plus de 370 personnes ont été tuées par les commandos du mouvement islamiste palestinien Hamas il y a exactement un an.
"La France pleure aux côtés d'Israël, nos compatriotes" tués dans l'attaque du 7 octobre 2023, a assuré le ministre.
"Jamais la France n'abandonnera ses compatriotes, jamais la France ne cessera d'exiger du Hamas la libération inconditionnelle de tous les otages", a ajouté M. Barrot, alors que deux Franco-israéliens enlevés le 7 octobre dans le sud d'Israël restent détenus à Gaza.
"A nos quelques 180.000 compatriotes d'Israël, je le dis avec force, la France vous aime, la République sera toujours à vos côtés", a-t-il ajouté.
La visite de M. Barrot intervient sur fond de polémique entre la France et Israël après que le président français Emmanuel Macron s'est prononcé en faveur de l'arrêt des livraisons à Israël d'armes pouvant servir dans la guerre à Gaza.
L'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.206 personnes du côté israélien, en majorité des civils tués le 7 octobre, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.
48 Français tués
Sur les 251 personnes prises en otages le 7 octobre, 97 sont toujours détenues dans la bande de Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.
Les représailles militaires sur la bande de Gaza ont fait au moins 41.825 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.
A Réim, M. Barrot a déposé une couronne de fleurs à la mémoire des vies prises par l'attaque du 7 octobre, et 48 roses blanches à la mémoire des 48 victimes françaises.
Arborant au revers de sa veste un ruban jaune, signe de solidarité avec les otages détenus à Gaza, M. Barrot est allé à la rencontre de familles de victimes.
"Je ne peux même pas imaginer la douleur qui est la vôtre [...] bon courage [...] nous sommes à vos côtés", a déclaré M. Barrot à plusieurs de ses interlocuteurs.
M. Barrot a également rencontré dans l'après-midi le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967. Les deux hommes n'ont pas fait de déclaration à la presse.