"Il y a aujourd'hui un risque qu'on identifie, qui est de charger trop la barque sur les impôts et à la place de cela, on va proposer plutôt des réformes et la valorisation du travail", a plaidé l'ancien Premier ministre sur TF1 dimanche soir, assurant vouloir "aider" Michel Barnier à "réduire les déficits".
"Un autre chemin est possible que celui des hausses d'impôts trop massives qui créeraient du chômage", a poursuivi Gabriel Attal, se disant notamment favorable à la reprise par le nouveau gouvernement de la réforme de l'assurance-chômage préparée lorsqu'il était à Matignon. "Elle est prête, il y a un décret, il suffit de le signer", a dit le chef des députés Ensemble pour la République (EPR).
Autre cadre macroniste, Gérald Darmanin a lui aussi alerté sur les risques d'une hausse des impôts. "Un choc fiscal ne fait pas une politique économique. Et cette voie risque de tuer la croissance et de créer du chômage de masse", a alerté l'ancien ministre des Comptes publics et de l'Intérieur dans un entretien au quotidien Les Echos.
A l'approche de la présentation du projet de budget par le Premier ministre Michel Barnier jeudi, le député du Nord poursuit sa campagne d'opposition aux hausses d'impôts, temporaires et ciblées, que le gouvernement prévoit.
"Le sujet en France est qu'on ne travaille pas assez", s'est agacé M. Darmanin. "La bonne réponse" serait donc de "travailler plus", poursuit le député, annonçant au passage que Michel Barnier se rendra mardi à la réunion du groupe EPR à l'Assemblée.
Bien que membre du "socle commun" sur lequel Michel Barnier entend s'appuyer à l'Assemblée nationale, Gérald Darmanin a par ailleurs annoncé qu'il ne "votera pas" la partie dédiée aux recettes dans le projet de loi de finances pour 2025, si elle reste en l'état. "En revanche, je pourrais voter les économies dans la dépense publique", précise-t-il.
Gérald Darmanin propose plusieurs leviers d'économies: une réforme de l'audiovisuel public, "la suppression d'un deuxième jour férié dans le public comme dans le privé", le passage "à 36 ou 37 heures" de travail hebdomadaires dans le secteur public, ou encore l'augmentation des droits d'inscriptions pour les étudiants étrangers.
"Autre piste, mettre en place un deuxième jour de carence pour les arrêts maladie dans la fonction publique", a proposé le parlementaire de Tourcoing, qui veut "mettre fin définitivement aux 35 heures".
Moins radical, Gabriel Attal a lui appelé à faire en sorte que les fonctionnaires soient "vraiment aux 35 heures" et pas en dessous. "On sait qu'aujourd'hui (...) tout le monde ne fait pas les 35 heures. Ça rapporterait un milliard d'euros de mettre tout le monde aux 35 heures. Ça permettrait d'éviter une partie des efforts qui sont demandés, par exemple, à nos retraités", a expliqué l'ex-Premier ministre.