"Il faut que nos entreprises puissent sortir du rouge", a déclaré à l'AFP Christiane Lambert, nouvelle présidente de la Fédération des entreprises françaises de charcuterie traiteur (Fict) et ex-patronne du syndicat agricole majoritaire FNSEA.
Elle appelle à des "revalorisations" des prix d'achat aux industriels à l'occasion du démarrage des négociations commerciales annuelles avec les enseignes de supermarchés, théâtre d'âpres discussions sur les tarifs des produits.
"Il n'y aura pas de souveraineté alimentaire française, il n'y aura pas de transformation en France, s'il n'y a pas des entreprises rentables", défend Mme Lambert, qui vient de quitter la présidence du principal groupe de pression agricole de l'Union européenne, le Copa.
Près d'un industriel de la charcuterie sur trois (30%) a clos l'exercice de l'année 2023 sur une perte, selon une étude de la Banque de France commandée par la Fict, l'interprofession Inaporc et l'établissement public France AgriMer.
C'était un sur quatre (25%) en 2022.
La marge nette - qui évalue le revenu dégagé par l'entreprise par rapport à ses coûts - s'est encore érodée, à 0,9% du chiffre d'affaires en moyenne pour les entreprises de charcuterie, contre 2,3% à l'échelle de l'ensemble de l'industrie agroalimentaire.
"Nos entreprises de charcuterie transforment 75% des porcs français. Si elles connaissent des difficultés, n'ont pas les moyens d'investir, de se moderniser, elles perdent leur place dans les rayons face aux produits importés, ce qui est aussi préjudiciable pour les éleveurs", argumente la présidente de la Fict, elle-même productrice de porcs.
L'organisation compte environ 300 membres: des entreprises de toutes tailles, dont les poids lourds Herta, Fleury Michon et Aoste.
Les industries charcutières représentent 32.000 emplois en France.