Le secteur du logement et de la construction a longtemps représenté au sens large plus d'un quart du PIB de la deuxième économie mondiale.
Mais il souffre depuis 2020 d'un durcissement par Pékin des conditions d'accès au crédit pour les promoteurs immobiliers, qui a précipité des poids lourds tels qu'Evergrande ou Country Garden au bord de la faillite.
Des chantiers inachevés, le ralentissement économique et un recul des prix qui déprécie la valeur d'un bien dissuadent depuis les Chinois d'investir dans la pierre.
Pour relancer un secteur à la peine, plusieurs métropoles ont annoncé dimanche la levée de certaines restrictions locales perçues comme un frein à l'achat d'un bien.
A Canton (sud), qui compte près de 19 millions d'habitants, un particulier ne pouvait légalement pas faire l'acquisition de plus de deux logements pour éviter la spéculation immobilière durant les années fastes.
Depuis ce lundi, cette limitation n'existe plus et le marché immobilier n'est plus seulement réservé aux seuls habitants de Canton.
Shenzhen (sud), ville de quelque 18 millions d'habitants, a pris des mesures similaires mais uniquement dans ses zones périphériques.
Difficultés en pagaille
Shanghai a pour sa part abaissé l'apport requis pour l'achat d'un premier logement dans la capitale économique qui compte près de 25 millions d'habitants.
Les autorités ont parallèlement annoncé dimanche une baisse des taux hypothécaires pour l'achat de résidences principales et secondaires.
Les Bourses chinoises sont lundi dans l'euphorie, après ces annonces qui surviennent à l'approche du 1er octobre, jour de Fête nationale et du 75e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine.
Shanghai a gagné près de 6% à la mi-journée, tandis que la place de Hong Kong a pris plus de 3%.
"Peu de gens achètent des biens immobiliers ces jours-ci", indique à l'AFP l'analyste Yan Yuejin, du cabinet spécialisé E-House, basé à Shanghai.
"Si personne n'achète de biens immobiliers, cela pèsera sur la consommation et par ricochet sur la croissance", vu le poids du BTP dans l'économie chinoise, souligne M. Yan.
Les dirigeants chinois, dont le président Xi Jinping, ont reconnu jeudi de nouveaux "problèmes" pour la deuxième économie mondiale.
L'activité manufacturière en Chine s'est ainsi de nouveau contractée en septembre pour le cinquième mois consécutif, selon des chiffres officiels publiés lundi.
Rouge vif
L'indice des directeurs d'achat (PMI), baromètre du monde industriel, s'est établi à 49,8 points, selon le Bureau national des statistiques (BNS).
Un chiffre supérieur à 50 témoigne d'une expansion de l'activité manufacturière et, en deçà, traduit une contraction. Des analystes sondés par l'agence Bloomberg anticipaient un repli plus prononcé (49,4).
En août, cet indice fondé notamment sur les carnets de commandes des entreprises avait toutefois connu une contraction bien plus marquée (49,1).
La Chine a signé l'an dernier l'une de ses croissances les plus faibles en trois décennies (5,2%), selon un chiffre officiel qui laisse dubitatifs certains économistes compte tenu des difficultés qui pèsent sur l'activité.
Ce taux ferait rêver nombre de nations développées, mais il reste pour la Chine bien loin de l'expansion fulgurante qui l'a propulsée ces dernières décennies vers les sommets de l'économie mondiale.
Les autorités tablent toujours sur une croissance d'environ 5% cette année, mais les analystes jugent cet objectif optimiste du fait des nombreux obstacles auxquels elle est confrontée.
La publication du chiffre de croissance pour le 3e trimestre est attendue à la mi-octobre.