Elle a ajouté un nouveau sacre à sa collection mercredi en Seine-Saint-Denis, en dominant le contre-la-montre sur route de la catégorie C5, une fois de plus.
. Première carrière dans les bassins
Née avec une malformation de la main gauche, Sarah Storey découvre d'abord la natation à ses 10 ans, à Manchester. Elle n'est âgée que de 14 ans quand elle se présente aux Jeux de Barcelone, en 1992. Pas impressionnée pour autant, elle empoche deux médailles d'or sur 100m dos et 200m 4 nages en Catalogne, assorties de trois en argent et une en bronze dans la catégorie S10, celle des handicaps les plus légers. Elle ajoute trois titres à son palmarès quatre ans plus tard à Atlanta en 1996 avec le 100m dos, le 100m brasse, et le 200m. Les deux éditions suivantes sont moins prolifiques pour la nageuse du nord de l'Angleterre, qui continue à accumuler les médailles sans remonter sur la plus haute marche du podium.
. De la natation au guidon
Victimes d'otites à répétition, Storey décide, quelque peu contrainte, de faire une croix sur la para-natation après les Jeux d'Athènes. Mais elle ne dit pas pour autant adieu à ses ambitions paralympiques, alors qu'elle quitte la Grèce âgée seulement de 26 ans. Elle se tourne vers le para-cyclisme, une discipline où le succès est immédiatement au rendez-vous. A Pékin en 2008, d'abord, où elle se pare d'or lors du chrono sur route, et de la poursuite individuelle sur piste. Puis surtout à Londres, chez elle, en 2012. Devant son public, elle marque les esprits en empochant quatre médailles d'or, devenant un peu plus une star dans son pays. Les années passent, et la razzia se poursuit à Rio-2016, Tokyo-2020 et finalement, Paris-2024. Et elle ne semble pas prête de s'arrêter quand on lui demande mercredi si elle s'imagine dans quatre ans à Los Angeles: "Bien sur que c'est possible. Mais nous devons d'abord faire la course sur route vendredi puis les Championnats du monde, n'allons pas trop vite".
. Palmarès incomparable
Son surnom "Dame Sarah" résume à lui seul son aura. Parasportive en activité la plus titrée, elle pointe au troisième rang toutes époques confondues derrière deux nageuses , la Française Béatrice Hess et l'Américaine Trischa Zorn. Sa longévité frappe, alors qu'elle a devancé la Française Heïdi Gaugain, qui lui rend pas moins de 27 ans, mercredi près de Paris. Elle est une star au Royaume-Uni, où des timbres à son effigie avaient été imprimés après les Jeux de Londres. Elle s'était également engagée pour défendre l'allaitement des mères athlètes durant les compétitions, ce qu'elle avait fait lors des Jeux de Rio en 2016.