Au lendemain de la rentrée scolaire, l'enceinte de Saint-Denis ressemblait à une vaste cour de récréation avec des élèves dispersés ici et là, souvent reconnaissables à leurs habits fluo.
Professeure des écoles, Elodie Delacuvellerie, a accompagné un groupe de CE2 d'une école de Villeneuve-le-Roi, commune située au sud-est de Paris.
"C'était impressionnant pour eux (…) et c'est bien pour leur culture générale de voir des épreuves, d'entendre des hymnes nationaux", a-t-elle commenté auprès de l'AFP. Elle a aussi profité de l'occasion pour leur expliquer les catégories et les handicaps.
Près de 200.000 billets ont été distribués aux écoles pour que des élèves assistent à des épreuves des Jeux paralympiques, qui s'achèvent le 8 septembre. Certaines classes ont été tirées au sort, d'autres ont notamment obtenu des places via la fédération de sport scolaire (Usep).
Ambiance studieuse et festive
A l'esplanade des Invalides, où se déroule le para-tir à l'arc, les groupes d'écoliers étaient aussi nombreux dans les tribunes, criant leur enthousiasme à chaque fois qu'un candidat touchait le cœur de cible, malgré la grisaille et l'élimination précoce d'une archère française.
"Merci d'être avec nous mais nous vous demandons de ne pas faire de bruit pendant que les archers tirent", rappelle le speaker de sa voix formelle. Retour d'un quasi-silence pendant que deux archers en fauteuil roulant visent la cible, placée à 70 mètres.
Hannah, 9 ans, est impressionnée par leur précision: "la cible est hyper loin, ce n'est pas tout le monde qui peut faire ça", s'exclame l'écolière parisienne. Avec ses copines de CM1, elles crient lorsque les para-athlètes parviennent à faire "des 8, des 9 ou des 10".
Un peu plus loin en haut de la tribune, Lucien, 12 ans, fait des paris avec ses amis sur les gagnants. Ces collégiens franciliens étaient venus "soutenir la France" mais profitent quand même de "la bonne ambiance", chantant notamment à tue-tête les tubes dont les paroles sont diffusées sur les écrans entre les manches.
Ils ont tous suivis les Jeux olympiques et auraient aimé pouvoir faire de même lors des paralympiques: "on a moins l'occasion de regarder parce qu'on reprend les cours", regrette Théodore, 11 ans, perruque bleu-blanc-rouge sur la tête.
- "Allez les Bleus"-
Au Grand Palais, qui rouvre ses portes mardi pour les épreuves d'escrime fauteuil, les jeunes spectateurs ont eux de nombreuses occasions de chanter en chœur "allez les Bleus!", avec plusieurs Français engagés.
En bas des tribunes presque pleines en début d'après-midi, face à l'arène violette, une cinquantaine d'enfants venus spécialement de Saint-Étienne pour la journée se sont installés sur plusieurs rangées. Certains brandissent des pancartes de soutien ou des drapeaux tricolores.
"C'est génial, ça leur permet de toucher de plus près les Jeux et le sujet de la différence", a commenté auprès de l'AFP Antoine, parent d'élève.
A quelques mètres de lui, Tiago, 10 ans, observe attentivement le premier duel: "ils bougent beaucoup, je ne m'y attendais pas", remarque l'écolier, qui a bien retenu les principales règles.
Eric, l'enseignant qui a participé à l'organisation de la sortie, espère que cette expérience motivera ses élèves à "pratiquer un sport".
Mission accomplie auprès de Zoé, 9 ans: "ça donne envie de faire des combats et de gagner la médaille d'or!"