"Cela aurait été pas mal, cela n'aurait pas été illogique", que Bernard Cazeneuve l'appelle avant de se rendre à l'Elysée, a jugé sur BFMTV et RMC le Premier secrétaire du PS.
"Je ne sais pas au nom de quoi Bernard Cazeneuve va aller parler avec le chef de l'État", a-t-il ajouté.
"Comment est-il possible que vous disiez +parce que je suis un homme de gauche, je pourrais devenir le Premier ministre parce que le Front populaire est arrivé en tête le 7 juillet+?", a-t-il demandé.
"Et pour autant, vous ne cherchez pas le soutien du Front populaire. Donc c'est quelque chose d'assez illogique", a-t-il poursuivi.
Bernard Cazeneuve, hostile à La France insoumise, n'a pas soutenu le NFP. L'ancien Premier ministre a même quitté le PS en 2022 à cause de son alliance avec LFI au sein de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).
Pour Olivier Faure, ce n'est "pas tout à fait évident d'avoir quelqu'un qui arrive et qui dit +parce que je le vaux bien+. Non, personne ne le vaut bien".
"Aujourd'hui, quelles sont les garanties pour Bernard Cazeneuve, si ce n'est d'être demain en réalité prisonnier par une majorité, une coalition qu'est la coalition Ensemble, celle d'Emmanuel Macron qui veut le porter au gouvernement alors même qu'il n'a pas obtenu le soutien et même cherché le soutien du Front populaire", fustige-t-il.
S'il "obtient l'abrogation (de la réforme des retraites) je réfléchirais, bien sûr", ajoute Olivier Faure. Mais "pour l'instant, je ne sais pas ce que dit Bernard Cazeneuve (...) si c'est un gel ou une suspension, une abrogation".
Le chef des socialistes appelle "non pas à choisir un Premier ministre sur la base de ses qualités personnelles ou de son curriculum vitae", mais "à une négociation pour faire en sorte que nous puissions sortir de ce blocage".
Cette négociation doit "permettre d'associer les groupes parlementaires, les partis politiques, toutes celles et ceux qui sont prêts à négocier. On part du projet du Nouveau Front populaire, (...) et sur cette base là, on négocie. Après, bien sûr, il y aura des compromis".