"C'est un énorme contrat pour notre pays et ce n'est pas un petit contrat même pour la France", a déclaré le président serbe dans cet entretien exclusif à l'AFP, sans préciser le nombre d'avions concernés ni le montant du contrat.
Le président français est attendu jeudi en Serbie pour une visite de deux jours au cours de laquelle les deux dirigeants doivent signer plusieurs accords bilatéraux.
Par le passé, le ministre de la Défense serbe avait assuré que son pays comptait acheter 12 avions de combat à la France pour remplacer sa flotte vieillissante. Et en 2023, le président Vucic avait laissé entendre que la Serbie était prête à débourser 3 milliards d'euros pour cette transaction.
"La plupart de nos appareils aériens, pour ne pas dire la totalité, tous nos avions intercepteurs et l'ensemble de nos avions de combat venaient de Russie et nous devons évoluer, changer nos habitudes et tout le reste afin de préparer notre armée", a déclaré le président serbe à l'AFP.
Si elle était conclue, cette transaction viendrait s'ajouter à une série de contrats d'armement signés par Belgrade en Europe, Chine ou Russie, rendus possible par la hausse du budget militaire du pays au cours de la dernière décennie.
Mine de lithium controversée
La visite du président français survient alors que M. Vucic continue de défendre son objectif de longue date de rejoindre l'Union européenne, tout en tentant de répondre aux préoccupations qui s'expriment au sein de la population sur les implications d'une telle adhésion.
Le dirigeant serbe est par ailleurs confronté à une fronde contre la décision de son gouvernement d'accorder à nouveau des permis au géant Rio Tinto pour développer des mines controversées de lithium près de Loznica, dans l'ouest du pays, que les militants qualifient de danger pour l'environnement.
En juillet, la Cour constitutionnelle de Serbie avait jugé que la suspension par le gouvernement, en 2022, du permis attribué au groupe anglo-australien n'était "pas conforme à la Constitution ni à la loi".
Depuis plusieurs années, le sort de ces vastes réserves de minerais a été un sujet brûlant d'affrontements politiques dans le pays des Balkans.
Dans son entretien à l'AFP, le président serbe a réaffirmé son soutien au projet de Rio Tinto.
"Nous resterons tenaces et fermes sur le sujet parce que nous pensons que c'est de la plus grande importance pour la Serbie et que c'est au bénéfice du peuple serbe", a-t-il déclaré.
La contestation reste toutefois importante dans le pays.
Des dizaines de milliers de personnes sont récemment descendues dans les rues pour protester contre le soutien du gouvernement à ce projet et contre un partenariat qui doit être signé avec l'UE pour lui fournir du lithium, minerai crucial dans la transition vers une économie plus verte.