Dacca est l'une des villes les plus densément peuplées du monde et le métro, long de 20 km, constitue un moyen de transport essentiel dans cette mégapole tentaculaire de quelque 20 millions d'habitants.
"Je suis très heureuse que cela fonctionne à nouveau. C'est un grand soulagement", s'exclame Saheen Sultana, une employée de banque âgée de 40 ans, après des semaines de galère en raison des embouteillages sur les routes.
Le réseau du métro aérien a été fermé à la mi-juillet lors des manifestations menées par les étudiants. Durant les violences meurtrières qui ont entraîné la mort de centaines de personnes jusqu'à la démission et la fuite de Mme Hasina le 5 août, des stations ont été vandalisées par la foule.
Sa réouverture, signe d'un retour à la normale, a été décidée par le nouveau gouvernement intérimaire, dirigé par le prix Nobel de la paix Muhammad Yunus, 84 ans.
"En l’absence de métro, je devais prendre le bus pour aller au travail et affronter de terribles embouteillages"explique Kaosar Khan, orthophoniste de 25 ans qui travaille dans un hôpital privé de la ville. "Il fallait deux heures de bus, mais avec le métro, j'arrive à destination en 15 minutes".
Le gouvernement Hasina a été accusé de violations des droits généralisées, notamment de détentions massives et d'exécutions extrajudiciaires d'opposants politiques. Mais le métro de Dacca, inauguré en décembre 2022, est considéré comme l'un des projets d'infrastructure les plus importants de son mandat.
Dimanche, certains passagers ont déclaré que l'attaque du métro avait terni la réputation des manifestants. "Pourquoi nuire à la nation en détruisant les biens publics? Nous devons protéger nos biens nationaux, indépendamment des partis politiques", a déclaré Sharmin Sultana, 55 ans, une femme au foyer voyageant avec sa jeune fille.
