Lors de cette manifestation, le 16 août à Amman en Jordanie, des "dizaines de pancartes" ont été brandies en hommage au chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, tué le 31 juillet à Téhéran, affirment les signataires de ce signalement adressé mercredi au parquet de Paris, et révélé par Le Point.
Les députés, parmi lesquels la porte-parole du gouvernement démissionnaire Prisca Thevenot, estiment que l'élue insoumise a donc affiché, de manière "provocatrice", un "soutien à peine dissimulé à l'organisation terroriste Hamas", dans le cadre d'une "manifestation islamiste et pro-terroriste".
Mme Hassan "participe sans aucune limite, depuis plusieurs mois, à la diffusion de la haine des juifs en Europe, reprenant notamment à son compte plusieurs poncifs antijuifs complotistes et déniant à l'Etat d'Israël le droit à exister", affirment encore les députés, dans un autre courrier adressé cette fois à la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola.
Ils lui demandent de lever l'immunité parlementaire de l'élue insoumise "si des poursuites devaient être diligentées à son endroit".
"Ce sont des manœuvres qui ne reposent sur rien", a commenté Mme Hassan auprès de l'AFP. Ses accusateurs sont "connus pour leur position de soutien à un régime génocidaire que je combats et que je continuerai de combattre avec ou sans mandat d’eurodéputée", a-t-elle ajouté.
Pour l'élue insoumise, le rassemblement où elle était présente le 16 août était une manifestation "habituelle" organisée chaque vendredi à Amman pour soutenir la cause palestinienne, et ce "n'est en rien une manif pro-Hamas ou en hommage à des dirigeant du Hamas".
"Dans toutes les manifs de la région, que ça soit au Liban ou en Jordanie, il y a des manifestants qui peuvent afficher leur soutien au Hamas, mais je ne peux pas en être responsable", a-t-elle ajouté.
La juriste franco-palestinienne a dans le même temps créé une nouvelle polémique en affirmant sur le réseau social X que "l'ONU ne qualifie pas et ne rattache pas à du terrorisme" l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, dans le cadre de la journée internationale en hommage aux victimes du terrorisme, célébrée mercredi.
"Pour l'essentiel du monde en dehors de la pensée hégémonique occidentale, personne ne rattache le 7 octobre à du terrorisme dans le contexte d'occupation et de colonisation de la Palestine qui perdurent depuis 1948", a-t-elle ajouté.
Ecrits immédiatement désavoués à gauche, notamment par le chef des députés socialistes Boris Vallaud et son collègue insoumis Aymeric Caron (pourtant particulièrement engagé contre l'intervention militaire israélienne à Gaza) qui ont réagi par les mêmes mots: "Les attaques du Hamas le 7 octobre sont des actes terroristes".
Le député socialiste Arthur Delaporte a pour sa part appelé LFI à "clairement condamner" les propos de Rima Hassan, rappelant que le programme du Nouveau Front populaire est "sans ambiguïté" sur ce point.