"Je suis désolé de le voir partir, cela va être un moment assez difficile", confie Ken Chestek, la gorge nouée à quelques heures de l'allocution du président, au premier soir de la grand-messe du parti.
"Il va recevoir une ovation nourrie, qu'il mérite", prédit le septuagénaire, coiffé d'un chapeau de cow-boy.
Cet élu du Wyoming, un Etat très rural de l'Ouest américain, était initialement opposé au retrait de la candidature de Joe Biden, au profit de sa vice-présidente Kamala Harris.
"Je suis moi-même une personne âgée et je n'ai pas aimé les reproches qui lui ont été faits sur son âge", souffle-t-il, auprès de l'AFP.
En rendant hommage à Joe Biden lundi soir, "je vais être ému aux larmes", assure le démocrate.
"Cruels"
Margaret Lewis, 63 ans, aurait elle aussi préféré que Joe Biden maintienne sa candidature à la présidentielle du 5 novembre.
"Je suis très en colère de la façon dont tout cela s'est passé", confie-t-elle, qualifiant les appels à ce qu'il se retire, émanant d'élus de son propre parti, de "cruels".
La bénévole démocrate aux petites lunettes rondes craignait aussi que Kamala Harris, une femme noire pas toujours très populaire, ne plombe encore davantage les chances des démocrates à l'élection.
"Mais sur ça, je dois admettre que je me suis trompée!" lance la sexagénaire dans un sourire, évoquant les sondages, pour l'heure plutôt positifs, de la vice-présidente face au républicain Donald Trump.
"Passer le flambeau"
L'abandon de Joe Biden, à qui de nombreux démocrates reprochaient d’être trop vieux, "a donné un coup de fouet aux jeunes électeurs", renchérit Dylan Moore, 28 ans.
"C'est vraiment un type bien", salue le délégué venu de Caroline du Nord, l'un des Etats qui promet d'être le plus disputé lors de l'élection de novembre.
Anthony Millspaugh, 60 ans, arbore un t-shirt à l'effigie de Joe Biden, "pour lui rendre hommage", mais assure toutefois être "très heureux" que le démocrate ait décidé de jeter l'éponge.
"Il était temps qu'il passe le flambeau", estime ce résident de Chicago, qui travaille dans l'éducation.
"J'aurais voté pour lui, mais les choses ne se présentaient pas très bien", et, souffle-t-il, "on ne peut pas se permettre une nouvelle présidence Trump".