Les Français s'en raprochent de cette deuxième médaille d'or consécutive, que seuls les Soviétiques (1964/1968) et les Etats-Unis (1984/1988) ont accroché à leurs cous, à des époques où le volley ne comptait pas autant de nations d'un niveau si élevé.
Ils sont portés par une détermination sans faille, un mental en acier, une confiance qui jamais semble ne les quitter, poussés à domicile par ce public qui ne demande qu'à entrer en fusion avec eux.
Les Tricolores ont aussi cette capacité à faire le dos rond, quand l'adversité semble si forte, et les ressources pour, avec des septième, huitième, neuvième hommes -- "On est vraiment un groupe, ce ne sont pas que des mots", martèle Earvin Ngapeth -- pour s'en relever, tout chambouler et faire changer le doute de camp.
A défaut de délivrer leur meilleur volley, du moins sur la totalité d'un match, ces vertus ô combien importantes, nécessaires sur le chemin qui mène à la gloire, suffisent pour l'heure aux Bleus à franchir chaque étape. L'Allemagne en a fait les frais en quart, après avoir dominé durant deux sets.
"Gros combat"
"Je me suis dit qu'on aurait pu se servir de ce scénario, en se disant que c'est le genre de victoire qui fait grandir une équipe. Mais les Italiens ont fait exactement la même chose contre le Japon", en riait le central Nicolas Le Goff après-coup.
La Nazionale a même fait plus fort niveau dramaturgie, puisqu'il s'en est fallu d'un miracle pour qu'elle aussi parvienne à effacer deux manches de retard, en sauvant au passage quatre balles de match.
C'est souvent le dos au mur que les grandes équipes montrent leur grandeur, en faisant preuve de caractère, de sang-froid, de talent aussi, dans les moments qui comptent, notamment les tie-breaks. Un momentum plutôt bien maîtrisé par les joueurs français, car depuis début juin et la Ligue des nations qu'ils ont finalement remportée, ils en s'en sont adjugé sept sur dix, le dernier à l'arrache (15-13) face à la Mannschaft.
"Les équipes ne lâchent rien, les années olympiques c'est souvent comme ça. Il faut être prêt pour les tie-breaks", souligne le pointu Théo Faure, sorti du banc en sauveur de la patrie contre l'Allemagne et qui s'attend "encore à un gros combat contre une des meilleures équipes au monde".
"On se connaît par coeur"
L'entraîneur italien Andrea Giani, qui dirige l'équipe de France depuis deux ans (deux VNL empochées 2022, 2024), le sait mieux que personne: les volleyeurs de son pays sont faits d'un autre métal que les Allemands et c'est un véritable choc qui attend les tenants du titre, face aux champions du monde emmenés par la jeune star Alessandro Michieletto.
De fait, tout ce beau monde "se connaît par coeur", rappelle le passeur Antoine Brizard qui évolue en championnat d'Italie, à Piacenza. "On joue dans les mêmes clubs ensemble. Ca tiendra à des détails, à la façon dont on va s'adapter à eux et eux à nous."
"On sait comment ils jouent et eux aussi, abonde Barthélémy Chinenyeze, qui évolue à Lube Civitanova. "Ils sont forts en bloc/défense, ce qui est un peu aussi notre point fort, il va falloir essayer de les faire déjouer sur ça."
"Avec leur nouvelle génération, c'est une équipe qui ressemble de plus en plus à l'équipe de France, même s'ils ont leur propre identité. On se reconnait beaucoup dans leurs joueurs, leur attitude. C'est un peu bizarre, un peu perturbant de jouer limite contre soi-même", enchaîne le central.
La clé dans tout ça ? Pour Earvin Ngapeth, qui a brillé à Piemonte et Modène entre 2011 et 2018, les Bleus, en quête d'amélioration dans certains secteurs comme la réception, vont simplement devoir "élever (leur) niveau de jeu".