Cette défaite concédée, au bout d'une improbable remontée aux allures fantastiques mais finalement vaine (25-20, 25-23, 25-27, 22-25, 15-11), fait office d'avertissement sans frais pour les champions en titre, qui étaient déjà qualifiés et finissent deuxièmes de leur groupe A.
Ils attendent à présent de connaître leur prochain adversaire lundi. Cela dépendra de leur position au classement global des équipes qualifiées, qui sera connu après la fin de cette première phase. Mais il y a une possibilité, réduite, que ce soit un des trois premiers, et plus grande, que ce soit un autre deuxième.
En attendant, même s'ils ont montré de l'orgueil et du courage, Earvin Ngapeth et les siens devront se remobiliser après ce revers, le troisième consécutif toutes compétitions confondues face aux Slovènes qui s'affirment comme des favoris pour le titre et qui les ont sacrément malmenés.
Les sentiments sont donc forcément mêlés côté français, entre le scénario frustrant d'une défaite qui s'est finalement jouée à rien, mais aurait tout aussi pu être cuisante, sans le sursaut dont ils ont fait preuve, en champions qu'ils sont encore.
"On aurait pu lâcher le match, mais on voulait aussi montrer aux autres équipes que ce n'est pas parce qu'on est derrière qu'on va lâcher", a expliqué Barthélémy Chinenyeze.
Il leur faudra revoir de plus près leur performance, longtemps en dedans, pour en comprendre les raisons et essayer de corriger ce qui doit l'être.
Ce qui est sûr, c'est qu'ils ont souffert en réception et sous les coups de boutoirs de la montagne Toncek Stern (28 pts), meilleur marqueur du match.
Fin électrique
Malgré tout, les Bleus ont su trouver les ressources pour offrir une autre issue à ce duel en haute altitude et l'ambiance a fini par devenir bouillante, électrique même, dans l'Arena Paris Sud, au bout de plus de deux heures d'un match à l'issue indécise, après avoir pourtant laissé penser qu'il se terminerait en trois sets secs.
Dans l'exercice du tie-break pourtant maîtrisé par les Français - ils restaient sur huit remportés en dix matches, depuis la Ligue des nations début juin -, le momentum crucial a finalement été slovène.
D'aucuns y verront un juste retour des choses pour cette redoutable équipe, très complète et solide dans tous les secteurs, notamment le service (12 aces à 4), qui a semblé être la seule sur le terrain durant quasiment trois sets.
Arbitrage
D'autres déploreront que la furia française, initiée in extremis en arrachant la troisième manche non sans avoir effacé trois balles de match, puis devenue irrésistible dans le sillage d'Earvin Ngapeth totalement retrouvé en attaque (21 pts), ait été soumise à des décisions arbitrales litigieuses à deux reprises en fin de tie-break.
"Je ne dirais rien, c'est le sport parfois, il faut l'accepter, je pense que c'était flagrant et il n'y a pas besoin d'en rajouter", a commenté Trévor Clévenot.
Le réceptionneur-attaquant a été à l'unisson de ses équipiers, qui ont tous également souligné que les Bleus n'auraient pas dû, derrière, se désunir.
Reste à savoir quel impact psychologique aura cette contre-performance sur les hommes d'Andrea Giani, qui doivent pester d'avoir encore été battus par ces Slovènes, qui les avaient privés de la médaille de bronze européenne en septembre 2023 (3-2) et les avaient encore dominés en ouverture de la Ligue des nations en juin (3-1), épreuve finalement remportée par la France.
Pas l'idéal pour préparer la phase suivante, qui sera sans filet, même si les Français en ont vu d'autres.