En tant qu'époux de l'actuelle vice-présidente -- la première personne noire et d'origine asiatique à accéder à ce poste -- il est déjà devenu le premier "Second Gentleman" du pays, et a réussi à imprimer sa marque.
Très impliqué, il n'a pas hésité à faire campagne et à défendre Kamala Harris après une arrivée à la Maison Blanche compliquée, marquée par des faux pas et des critiques sur son manque d'envergure.
Doug Emhoff est aussi la première personne juive en couple avec un président ou vice-président américain. Il est devenu un des grands relais de la Maison Blanche dans la lutte contre l'antisémitisme.
Si elle est élue en novembre, Kamala Harris serait aussi la première femme présidente des Etats-Unis en près de deux siècles et demi.
Face à cette possibilité, Doug Emhoff se montre enthousiaste à l'idée de suivre les pas de Jackie Kennedy, Michelle Obama et Jill Biden -- ce que Bill Clinton n'avait pu faire après la défaite de sa femme Hillary Clinton en 2016.
"Je suis honoré que ma femme soit en haut du ticket" -- le surnom donné par les Américains au duo formé par le candidat à la présidence et son colistier --, a-t-il récemment déclaré dans un podcast.
La nouvelle du retrait de la candidature de Joe Biden, qui a propulsé Kamala Harris à cette place, a pris Doug Emhoff par surprise. Il était alors à la salle de sport et a raté un déluge d'appels et de messages sur son téléphone, y compris de sa femme.
"Je ne laisserai plus jamais mon portable dans la voiture", a-t-il plaisanté sur le réseau social X.
"Attaque ignoble"
Ce revirement soudain questionne l'Amérique sur sa capacité à surmonter racisme et sexisme pour élire une première présidente noire. Mais l'ascension de Doug Emhoff au poste de "Premier Gentleman" serait aussi un changement de paradigme.
Les républicains ont déjà commencé à l'attaquer.
L'équipe de campagne de Kamala Harris a dénoncé mardi "l'attaque ignoble de Trump" après que l'ancien président, candidat pour un nouveau mandat, a semblé acquiescer lorsqu'un animateur radio a qualifié M. Emhoff de "sale Juif".
Donald Trump lui-même a déclaré que la vice-présidente "n'aimait pas les Juifs".
Mais Doug Emhoff a aussi montré qu'il était capable de contre-attaquer.
"M. Trump, je sais que vous avez du mal à prononcer son nom", a-t-il récemment dit en référence au fait que le milliardaire républicain écorche régulièrement le nom de Kamala Harris. "Après l'élection, vous pourrez l'appeler madame la présidente."
Avocat spécialisé dans le droit du divertissement, il a rencontré Kamala Harris en 2013 lorsqu'elle était procureure générale de Californie, lors d'un rendez-vous arrangé par une amie. Ils se marient l'année suivante.
Elle devient la belle-mère de ses deux enfants alors adolescents, Cole et Ella, nés d'un premier mariage. Ils surnomment Kamala Harris "Momala".
En 2020, il prend un congé sans solde pour la suivre durant la campagne des primaires démocrates, avant de devenir officiellement "Second Gentleman" en 2021.
Il reconnaît que la transition n'a pas été facile, "les moments les plus durs" étant liés au fait "de quitter une carrière qu'(il) aimait".
Le président Joe Biden "est venu me voir et m'a dit, +Je sais, je sais, mon grand. Tu es un très bon avocat. Je sais que ça a dû être dur", a raconté Doug Emhoff la semaine dernière.
Rôle de plus en plus public
Il a depuis pris ses marques, et s'est notamment imposé lors d'une série de discours dénonçant l'antisémitisme après l'attaque du Hamas le 7 octobre contre Israël.
Kamala Harris a en même temps vivement et publiquement appelé Israël à éviter la souffrance des civils à Gaza. A eux deux, ils réunissent ainsi les positions divisées des démocrates.
Depuis le retrait de Joe Biden, Doug Emhoff s'est de plus en plus montré en public. Il sera à Paris pour la fin des Jeux olympiques, et remplacera Jill Biden lors d'une levée de fonds dans les prochains jours.
Il a aussi répliqué lorsque Kamala Harris a été critiquée pour ne pas avoir d'enfants, et que le colistier de Donald Trump, J.D. Vance, s'est moqué des "femmes à chats malheureuses", en référence aux personnes choisissant de vivre sans partenaire ou enfant.
Doug Emhoff a qualifié ces propos de "stupides" et d'"abjects".
Fait rare, son ex-femme, Kerstin Emhoff, a défendu Kamala Harris contre ces "attaques sans fondement", en la qualifiant "d'aimante" et de véritable "coparent" pour ses enfants.
