Huitième du concours du plongeon à 10 m aux Jeux de Tokyo, Cassiel Rousseau a crevé l'écran l'an dernier aux championnats du monde de Fukuoka. En décrochant l'or à 10 m, il a privé la Chine, titrée dans 12 des 13 épreuves de plongeon, du Grand Chelem dans la discipline aquatique.
Cette performance lui a valu le titre de plongeur de l'année 2023, décerné par World Aquatics. Et à 23 ans, il a maintenant l'intention de déjouer à nouveau les pronostics aux Jeux olympiques de Paris.
En montant sur la plus haute marche du podium, Cassiel Rousseau marcherait sur les traces de son grand-père Michel Rousseau, cycliste français devenu champion olympique de vitesse en 1956 à Melbourne.
À Paris, le jeune plongeur tentera d'inverser le scénario d'une victoire française en Australie avec une victoire australienne en France.
"Ça serait incroyable", a-t-il déclaré à propos de ce qui serait un exploit olympique familial sans précédent. "J'ai récemment découvert qu'il avait remporté son premier titre de champion du monde au même âge que moi (mais deux ans après son titre olympique, NDLR). Donc je vais voir comment ça va se passer pour moi à Paris, car c'est un peu l'inverse de ce qu'il a fait", a-t-il ajouté au micro du podcast "En Route to Paris", parlant de son grand-père décédé en 2016.
Venu au plongeon sur le tard après avoir pratiqué, comme ses frères et soeurs, la gymnastique acrobatique à l'adolescence, Cassiel Rousseau n'avait jamais imaginé pratiquer cette discipline, ayant peur du vide.
"J'ai en quelque sorte le vertige. Quand je voyais les plongeons à la télévision je me disais: +Non, je ne ferai jamais ça+", a-t-il expliqué, remerciant aujourd'hui sa mère de l'avoir poussé vers les plongeoirs.
"Sorti du lit" par sa mère
"Ma soeur allait faire des essais pour faire du plongeon et ma mère m'a demandé si je voulais en faire aussi. Je lui ai répondu: +Non certainement pas+", se souvient Cassiel Rousseau.
Mais le matin où sa soeur est allée s'essayer au plongeon, sa mère l'a "sorti du lit" et l'a emmené de force.
"Je disais: +Non je ne veux pas faire ça, non je ne veux pas le faire+. Je criais. Mais j'ai fini par le faire", se remémore-t-il.
"J'ai sauté de la planche d'un mètre, puis de la planche de trois mètres et depuis je prends vraiment du plaisir à faire ça."
Mais passer d'un plongeoir de 3 mètres à un de 10 mètres est une étape intimidante qui n'a pas été facile à franchir, admet-t-il.
"En regardant le 10 m, on se dit qu'il n'a pas l'air haut du tout, que c'est facile. Mais une fois qu'on arrive à 5 m puis à 7 m, on se dit +oh mon Dieu, c'est vraiment très haut+", raconte le jeune plongeur.
À Paris, Cassiel Rousseau aura d'avantage d'ambition qu'à Tokyo en 2021, où il était plutôt venu pour s'amuser et s’imprégner de l'ambiance olympique que pour viser une médaille.
"J'étais encore novice dans ce sport lors de mes premiers Jeux. En arrivant à Paris, je serai plus à même de viser une médaille. Je n'y vais pas pour profiter mais pour me concentrer sur la compétition."