Le choc à venir, qui aura lieu lundi, peut toutefois paraître asymétrique.
Nadal, à 38 ans, n'est plus la machine à broyer qu'il a été. Djokovic, 37 ans, bien que déstabilisé par l'éclosion d'Alcaraz ou Sinner, l'est encore un peu, toujours N.2 mondial.
Le Majorquin aux 22 Grand Chelem vient de passer des mois erratiques depuis sa blessure à l'Open d'Australie en janvier 2023 l'ayant fait plonger au classement (161e). Il n'a jamais depuis retrouvé son niveau d'antan et un parfum de retraite rôde à chacune de ses sorties sur les courts.
Pour ne rien arranger, l'Espagnol traîne une douleur à sa cuisse droite depuis plusieurs jours, une gêne qui a d'ailleurs failli empêcher ce duel. Après sa victoire en double samedi pour son entrée en lice aux côtés d'Alcaraz, l'incertitude, entretenue par Nadal lui-même, planait sur sa présence dimanche sur les courts.
Le doute n'a été levé qu'un peu plus de trois heures avant son apparition sur le court central de Roland Garros pour affronter le Hongrois Marton Fucsovics, 83e joueur mondial.
Un match difficile, lors duquel l'Espagnol, bandage apparent sur la cuisse, a dû batailler plus de deux heures et demi. Mais le Majorquin n'a pas abdiqué pour s'imposer en trois sets, et s'offrir un 60e duel face à Djokovic (30 victoires pour le Serbe, ndlr).
"Bien sûr c'est beau de jouer face à l'un de mes deux plus grands rivaux que j'ai eu dans ma carrière, spécialement sur ce court", a estimé Nadal après son match.
"Mais les situations sont complètement différentes pour lui et moi. Je ne suis plus vraiment compétitif depuis ces deux dernières années, donc dans ce cas, je pense qu'il est probablement clairement favori", a-t-il jugé.
Dernière danse?
"Je vais essayer de faire de mon mieux", a-t-il promis. Nadal, sur le papier, et vu les circonstances du moment, ne semble pas vraiment en mesure de contrarier le Serbe lancé dans une quête d'or olympique qui lui échappe depuis des années.
Mais Nadal est à Roland-Garros chez lui. Un Grand Chelem qu'il a remporté à quatorze reprises, un exploit sans équivalent dans l'histoire.
Lui a déjà remporté l'or olympique à Pékin en 2008 en simple et en 2016 à Rio en double. Ce match sera aussi peut-être leur dernière danse, même si Nadal ne s'y résout pas vraiment. "C'est peut être la dernière fois que je joue ici, peut-être pas...", a-t-il dit. Sauf que les chances de recroiser Djokovic se rétrécissent de plus en plus.
"Ça a toujours été spécial de jouer contre Novak, pas de doute là-dessus. Mais la différence c'est que normalement on se joue en finale ou en demi-finale", a-t-il jugé.
Un match qui éclipse les autres en ce début de tournoi, déjà terminé pour Gaël Monfils, mais qui continue pour Corentin Moutet, Diane Parry et Ugo Humbert chez les Français.