Devenu entre temps champion du monde en 2022, Cannone a été surclassé 15-10 par le Kazakhstanais Ruslan Kurbanov, douzième au classement mondial. Le dernier espoir de médaille de l'escrime française dimanche repose sur Yannick Borel, qualifié pour les quarts de finale (16h25).
Il ne deviendra donc pas le premier escrimeur français à signer un doublé en individuel depuis Jean-François Lamour (1984 et 1988). Son entrée en matière très convaincante face au Tchèque Jiri Beran (15-8), parsemée de ses touches gourmandes, n'augurait pas d'une sortie prématurée.
Ni l'olympiade passée: depuis le sacre inattendu de Tokyo, Romain Cannone avait toujours répondu aux attentes. En se hissant sur le podium des Mondiaux l'an passé, il n'avait jamais quitté un grand championnat sans médaille depuis ce jour de juillet qui a bouleversé sa vie dans la capitale nippone, il y a trois ans.
C'était avant le conflit ouvert avec l'ex-manager démissionnaire de l'épée masculine française Hugues Obry, une tension guère éteinte depuis la promotion de son adjoint Gauthier Grumier.
Quel a été le poids de ces dissensions dans la désillusion de dimanche au Grand Palais? Il est tentant la lier à sa préparation finale hors des structures fédérales, entre cols gravis à vélo dans le canton de Vaud, en Suisse, et séances d'assaut à Marrakech.
Même si "Pano", son surnom en référence à Peter Pan, a toujours été aussi intenable sur la piste que flegmatique en dehors.
Dans une ambiance glaciale, Romain Cannone est le seul à avoir fait son entrée en solo au village olympique mercredi, zappant totalement l'ultime rendez-vous des équipes de France d'escrime à Forges-les-Eaux.
Déserteur de la structure fédérale, il s'entraine depuis l'automne entre son club de Saint-Maur-des-Fossés et Levallois-Perret, club des autres frondeurs Borel et Alexandre Bardenet, dont il a contesté la non-sélection aux JO jusqu'en contactant la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra.