Un public ravi, la chanson "Miami" interprétée par Will Smith en bande sonore, et voilà Antoine Dupont, Paulin Riva et consorts qui, d'un pas de danse assuré et dans une synchronisation presque parfaite, mettent l'ambiance au Club France, à Paris, tard samedi après leur sacre contre les Fidji.
"Cette petite +choré+, on l'a apprise depuis un petit moment déjà. C'est Laure (Bontaz, ndlr), du Moulin Rouge, qui vient toujours avec nous", qui a guidés les Bleus, raconte à l'AFPTV le champion olympique Jefferson-Lee Joseph.
Les amateurs de rugby, ou de réseaux sociaux, avaient déjà pu apercevoir les Français effectuer ces quelques pas de danse.
Dans une vidéo publiée par le compte X du championnat de rugby à VII, le SuperSevens, on peut les voir s'entraîner aux côtés des danseuses du Moulin Rouge. Et samedi, ils ont montré leur nouveau talent -sans les danseuses cette fois- sur la pelouse d'un Stade de France comble, après avoir reçu leur médaille.
"Ca s'est décidé avant la finale. Notre prof de danse était dans le public, c'était pour lui rendre un petit hommage", explique Jean-Pascal Barraque, qui l'avoue lui-même: "la danse, ça n'a jamais été notre domaine de prédilection et ça ne l'est toujours pas d'ailleurs".
"Maîtrise du tempo"
Au-delà de mettre l'ambiance, cette chorégraphie énergique, qui semble demander un bon sens du rythme et de la coordination, a aussi ses propres vertus, et s'est peut-être révélée comme un des secrets du succès de l'Equipe de France.
Danser signifie également "sortir de notre zone de confort et aujourd'hui (samedi) on est sorti de notre zone de confort mais on a su rester fort", a-t-il conclu, alors que les Bleus ont réalisé l'exploit en faisant tomber les double tenants du titre.
Dans un article pour le site officiel des JO, Laure Bontaz expliquait elle-même: "les joueurs vont travailler sur la synchronisation, la coordination et les changements de rythme. On essaie avec le coach, Jérôme Daret, d'optimiser la performance sur le terrain à l'aide d'artifices, de choses de l'environnement que l'on a pas l'habitude de trouver dans le rugby".
Jérôme Daret n'en est pas à sa première méthode de management atypique.
Il a notamment amené ses joueurs faire un stage aux Fidji en novembre, une journée avec des sauveteurs en mer dans les Landes (d'où il est originaire), en les lâchant en plein océan, et cette initiation à la danse avec les danseuses du Moulin Rouge.
"Il a une façon de manager surprenante, mais dans le bon sens", dit de lui le capitaine Paulin Riva, "il essaie de tirer le maximum de ses joueurs. Il a souvent le sourire, je ne l'ai jamais vu vraiment nous crier dessus. Et ça dans le monde du rugby, ça peut surprendre".
Jérôme Daret a annoncé en soirée samedi qu'il quittait son poste, occupé depuis 2017. Après avoir vécu sa "dernière danse" avec les Bleus.