Ce sanglier blessé lors d'une partie de chasse à la fin de l'été 2023 avait été récupéré par une famille du Pas-de-Calais. Saisi par la gendarmerie, il se trouve depuis novembre à la fourrière pour animaux d'Arras, a indiqué dans un communiqué Frédéric Leturque, le maire d’Arras
En juin, le tribunal judiciaire arrageois s'était opposé à le faire euthanasier, mais le parquet a fait appel. Le dossier a été renvoyé devant la cour d'appel de Douai où s'est tenue une audience lundi.
En France, la détention d'un animal sauvage prélevé dans la nature est interdite.
Pour éviter la mort au sanglier, la ville de Charleville-Mézières dans les Ardennes -département qui a pour emblème le suidé- s'est proposée de l'accueillir dans son parc municipal.
Quand il a été recueilli, "il était blessé et venait d'être attaqué par d'autres animaux", a indiqué à l'AFP Me Sarah Arpagaus avocate de la ville de Charleville-Mézières. Il s'agissait d'un animal sauvage. Il a été soigné et élevé au biberon, il est devenu totalement apprivoisé (...) C'est un gros chien", argue l'avocate.
Selon Me Christophe Gérard, avocat de l'association de protection animale Stéphane Lamart, la justice reproche au sanglier de représenter "un danger sanitaire" et s'appuie sur l'article 99-1, qui prévoit des mesures contre les chiens dangereux.
"Le droit de l'animal est au coeur des débats" confirme Me Arpagaus qui rappelle que la réforme du code civil a reconnu aux animaux "un statut particulier puisqu'ils sont des êtres vivants dotés de sensibilité". L'animal "n'est pas un être humain (...) néanmoins, il a le droit à la vie", ajoute l'avocate.
Mardi, le président de la communauté urbaine d'Arras (CUA), Frédéric Leturque a indiqué avoir "demandé solennellement à la présidente de la cour d'appel de Douai d'empêcher la mort" du sanglier.
"Cet animal ne demande qu'à vivre. Il n'a pas mordu, il n'a pas tué. Il faut le gracier", a estimé auprès de l'AFP Stéphane Lamart, président de l'association éponyme.
Une pétition pour dire "non à la décision d'euthanasier Toto", recueillait mardi plus de 86.000 signatures.
La décision est attendue vendredi à 14h00.