En parallèle, Jean-Pierre Mustier, président du conseil d'administration d'Atos depuis octobre 2023, a été nommé mercredi président-directeur général du groupe avec effet immédiat.
"Le tribunal a estimé que, compte tenu du soutien suffisamment large des créanciers financiers et des informations fournies par la conciliatrice lors de l'audience, l'adoption du projet de plan de restructuration financière au cours de la procédure de sauvegarde accélérée était vraisemblable", a indiqué Atos dans un communiqué.
L'audience du tribunal pour l'approbation du plan de sauvegarde accéléré est "envisagée" pour le 15 octobre.
Mi-juillet, Atos, qui compte plus de 90.000 salariés dans 69 pays, était parvenu à un accord avec un groupe de banques et créanciers obligataires pour sécuriser le financement de son plan de restructuration, dont le montant atteint 1,75 milliard d'euros.
Plombé par une dette brute colossale de près de 5 milliards d'euros, Atos avait enclenché en février une procédure de restructuration et se trouve depuis plongé dans un feuilleton financier aux multiples rebondissements.
Après le retrait fin juin du consortium mené par Onepoint, premier actionnaire d'Atos initialement choisi pour mener à bien ce sauvetage, les créanciers et les banques se sont entendus pour reprendre et sauver eux-mêmes l'entreprise.
L'accord comprend notamment une augmentation de capital de 233 millions d'euros, et une réduction de la dette d'environ 3 milliards d'euros.
Banques et détenteurs d'obligations deviendront alors les actionnaires majoritaires d'Atos: ils détiendront jusqu'à 99,9% du capital.
L'augmentation de capital est toutefois ouverte aux actionnaires actuels qui ne souhaiteraient pas voir leur participation diluée et pourraient, s'ils contribuent, s'assurer au maximum 25,9% du capital.
Valse des dirigeants
Président du conseil d'administration depuis octobre 2023, Jean-Pierre Mustier a été nommé mercredi PDG d'Atos. Il remplace Paul Saleh, qui a présenté sa démission au conseil d'administration, et avait été nommé directeur général d'Atos en janvier, en remplacement d'Yves Bernaert resté seulement trois mois en fonction.
Cette démission s'inscrit dans la valse des dirigeants depuis le départ en octobre 2021 du directeur général Elie Girard, successeur en 2019 de Thierry Breton, alors appelé à la Commission européenne et qui avait été à la tête de l'entreprise pendant plus de dix ans.
Concernant la future gouvernance du groupe, Atos avait indiqué mi-juillet que la société restera "non contrôlée" pendant une "période de transition" jusqu'à la réalisation de la restructuration financière car les banques et les porteurs d'obligations "n'entendent pas agir de concert".
Le conseil d'administration restera composé d'une majorité d'administrateurs indépendants et "certains créanciers auront le droit de proposer la nomination de membres et/ou de censeurs" après la restructuration, avait ajouté le groupe français.
Partenaire informatique mondial du Comité international olympique (CIO) depuis 2002, Atos est l'un des piliers technologiques des JO de Paris, chargé notamment de la gestion des accréditations, de la diffusion instantanée des résultats ou encore de la cybersécurité.
Son avenir revêt également une forte dimension politique liée à ses activités stratégiques dans le domaine de la défense (équipement de l'armée ou supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire française).