Le mouvement islamiste palestinien Hamas, dont l'attaque contre Israël le 7 octobre a déclenché la guerre, a vu dans ces frappes une "réponse" d'Israël à l'avis rendu la veille par la Cour internationale de justice (CIJ) qui a jugé "illicite" l'occupation israélienne de territoires palestiniens depuis 1967.
Une décision qualifiée d'"historique" par les Palestiniens et de "mensongère" par Israël.
Samedi, l'armée israélienne a affirmé avoir "éliminé des terroristes" dans les frappes et les combats dans la bande de Gaza, où Israël assiège les quelque 2,4 millions d'habitants.
Selon les services de secours à Gaza, au moins 24 morts dans des raids israéliens.
Une frappe a touché le camp de Nousseirat (centre), tuant deux femmes et un enfant, a indiqué un responsable de l'hôpital al-Awda.
Dans ce même hôpital, un bébé a été sauvé du ventre de sa mère, tuée également à Nousseirat après une frappe.
"Barbarie"
"Deux de mes filles et quatre membres de ma famille sont morts", s'exclame Manar Abou Sidra, dont la maison a été touchée par une frappe à Nousseirat. "C'est de la barbarie. Nous n'avons aucun lien avec les organisations (armées), alors pourquoi nous prendre pour cible?"
La Défense civile a fait état de neuf morts dans des frappes à Gaza-ville (nord).
"Nous dormions dans nos appartements et soudain, nous avons entendons un boum! Nos appartements ont été touchés, chacun cherchait ses enfants", témoigne Hassan Ayyad, un habitant de Gaza-ville.
L’hôpital Al-Awda a dit avoir admis quatre enfants blessés alors qu'ils jouaient sur le toit de leur maison, après une frappe de drone israélien à Al-Bureij (centre). Certains ont dû subir des amputations, selon l'établissement.
Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque sans précédent dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes alors enlevées, 116 sont toujours retenues à Gaza, dont 42 sont mortes, selon l'armée.
En riposte, Israël a promis de détruire le Hamas, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne, et lancé une offensive aérienne puis terrestre dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 38.919 morts, en majorité des civils, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le mouvement islamistes.
Plus tard dans la journée, de nouvelles manifestations contre le gouvernement de Benjamin Netanyahu et pour appeler à un accord permettant la libération des otages sont prévues en Israël.
Benjamin Netanyahu estime qu'augmenter la "pression militaire" sur le Hamas est un moyen de "faire progresser" un accord pour la libération des otages.
La guerre a entraîné le déplacement de plus de la moitié de la population dans le petit territoire menacé de famine et où aucun lieu n'est sûr selon l'ONU.
Le Hamas a pris le pouvoir à Gaza en 2007, deux ans après le retrait unilatéral d'Israël de ce territoire qu'il a occupé pendant 38 ans. Avant d'assiéger Gaza le 9 octobre, Israël imposait depuis 2007 un blocus au territoire pauvre et surpeuplé.
"Pas suffisant"
Alors que la guerre fait rage, M. Netanyahu doit se rendre à Washington et s'exprimer mercredi devant le Congrès. Il devrait rencontrer le président Joe Biden si ce dernier est remis du Covid-19.
Vendredi, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a réaffirmé la détermination américaine à parvenir à un accord de cessez-le-feu.
Mais cela n'est "pas suffisant", il est "essentiel de s'assurer que nous disposons d'un plan" pour l'après-guerre à Gaza, "pour la gouvernance, la sécurité, l'aide humanitaire, la reconstruction", a-t-il dit.
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Washington a réaffirmé son attachement la solution à deux Etats, palestinien et israélien, pour un règlement du conflit israélo-palestinien vieux de plusieurs décennies, après l'adoption par le Parlement israélien d'une résolution s'opposant à la création d'un Etat palestinien dont l'autorité s'étendrait sur la Cisjordanie et Gaza.
Sue le front nord d'Israël, au Liban, le Hezbollah, un allié au Hamas, a annoncé avoir tiré de nouvelles roquettes sur le nord d'Israël "en riposte" à une frappe israélienne qui a blessé quatre civils, une femme et ses trois enfants, dans le sud du Liban selon une source médicale libanaise.