Qui a tué Hvaldimir ? Dans un communiqué, OneWhale et NOAH, deux ONG norvégiennes de défense des animaux, ont annoncé avoir saisi la justice suite à la mort de ce béluga «connu pour son comportement amical et ses liens présumés avec les opérations navales russes».
«Lorsque j’ai vu son corps et ses multiples blessures, j’ai immédiatement su qu’il avait été tué par balles. J’ai même vu une balle logée dans son corps. Il ne fait aucun doute que cet animal gentil et doux a été assassiné de manière insensée», a déclaré Regina Haug, fondatrice de OneWhale, citée dans le document en date du 4 septembre, qui précise qu’elle suit Hvaldimir depuis cinq ans.
La baleine blanche avait été repérée par des pêcheurs en avril 2019 au large de la région arctique du Finnmark, dans le grand nord norvégien. Le cétacé était alors harnaché d’un dispositif d’attache pour une caméra embarquée de type GoPro, où l'inscription «Equipment St. Petersburg» (Matériel de Saint-Pétersbourg) figurait sur l'une des boucles en plastique.
Cette mention du nom de l’ancienne capitale russe avait valu au cétacé d’être suspecté par le directorat norvégien des pêches d’avoir agi pour le compte de la marine russe, ainsi que son surnom Hvaldimir (contraction de «Hval», baleine en norvégien, et du prénom du président russe).
La piste criminelle n’est toutefois pas partagée par tous les défenseurs de la faune nordique. «Rien ne laissait immédiatement transparaître les causes de la mort» de l’animal, a soutenu auprès d’une agence de presse française Sebastian Strand, fondateur de Marine Mind, une ONG concurrente de OneWhale. C’est lui qui, également auprès de la même source, avait annoncé le 1er septembre avoir retrouvé la veille, au large de Risavika, le corps «flottant» du cétacé. «On a vu des marques mais il est trop tôt pour se prononcer», a-t-il ajouté.
L’entraînement de mammifères marins, depuis la Guerre froide, par la marine russe (et américaine jusqu’en 2017) fait régulièrement couler de l’encre dans les médias occidentaux. Seule note dissonante au milieu de ce concert médiatique : une publication du journal norvégien Fiskeribladet.
Citant un de ses ex-journalistes qui aurait écrit sur cet animal, qui fut également consul à Mourmansk, le média avait suggéré en 2019 que «Hvaldimir» (qui pourrait en réalité s’appeler «Semjon») était en réalité un cétacé ayant été dressé à des fins thérapeutiques pour des enfants souffrant de problèmes de santé mentale. Celui-ci serait notamment passé par un centre nautique de Kvitsjøen, à la frontière entre les régions de Mourmansk et de Carélie.