«La Tunisie a veillé et veille à la prise en charge des migrants, victimes du système mondial et des réseaux de traite d'êtres humains» a déclaré le président tunisien Kais Saïed lors d’une visite à Jebeniana et El Amra, gouvernorat de Sfax.
Le locataire de Carthage s’est rendu le 12 juillet dans cette région où vit depuis plusieurs mois une importante communauté de clandestins subsahariens. Ceux-ci campent dans les oliveraies, dans l'attente de passer en Europe.
Une situation qui exaspère les habitants, dont Kaïs Saïed a écouté les doléances. Ceux-ci disent au chef de l'État leur «peur» que la sécurité se détériore dans une vidéo publiée par la présidence.
S'il a déclaré que la Tunisie était «fière de son appartenance africaine», le président tunisien a déclaré qu'elle restait déterminée a faire respecter la loi et n'accepterait pas que l'on «sème la peur parmi ses citoyens».
À l'issue de sa visite, Kaïs Saïed a tenu une réunion au siège de la délégation de Jebeniana : «Il faut trouver une solution concrète à cette situation», a insisté le chef de l'État. «Nous avons traité ces personnes victimes de l'ordre mondial avec humanité», a-t-il souligné, «mais personne ne doit se substituer à l'État tunisien».
«Nous ne sommes pas à l’origine de la situation de ces victimes. Mais nous ne permettrons non plus que les Tunisiens soient victimes de ceux qui se sont déplacés en vue d’une vie meilleure, ou ceux déplacés par certaines parties dont le but est l’implantation».
Lors de sa visite Kaïs Saïed s'est offert un bain de foule, acclamé par les applaudissements et les youyous.
Exaspérés, des habitants, des syndicalistes et des activistes de Jebeniana et d'El Amra se sont réunis le 7 juillet pour prévenir d'une grève générale dans la région. Celle-ci est devenue «une colonie africaine» affirment-ils dans des propos rapportés sur le site tunisien Business News (BN). Ils reprochent aux autorités tunisiennes leur «laxisme» face au manque de sécurité et dénoncent également l'impact sur l'approvisionnement en produits alimentaires de base, les soins, l’emploi et l’environnement. Les syndicats ont appelé à fixer une date pour entériner cette grève générale.
