La situation humanitaire dans la bande de Gaza est catastrophique selon Louise Wateridge, porte-parole de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), qui a évoqué un «retour en enfer».
Lors d’un point sur la situation humanitaire à Gaza, en visioconférence avec la salle de presse des Nations unies à Genève, Louise Wateridge, de retour dans l'enclave après quatre semaines d’absence, a affirmé ce 28 juin que «la situation s’était considérablement détériorée» et que les conditions de vie étaient «extrêmement désastreuses» dans ce territoire palestinien.
"People had fled for their lives from Khan Younis. There is nothing there [...]. And now, they are living back in buildings that are empty shells." @UNWateridge
— UNRWA (@UNRWA) June 28, 2024
Forced displacement continues across the #GazaStrip. Families seek shelter wherever they can. There's nowhere to go. pic.twitter.com/Z7KDAFCXai
«On entend les bombardements du nord, du centre et du sud… Gaza est désormais un véritable enfer sur terre, il fait très chaud… Les déchets s’accumulent partout, les gens vivent sous des bâches en plastique sous de fortes températures», a-t-elle signalé.
«La bande de Gaza est détruite […] Il n'y a pas d'eau, pas d'assainissement, pas de nourriture. Et à présent, les gens vivent de nouveau dans ces bâtiments qui sont des coquilles vides» a relaté l’employée onusienne, se déclarant «choquée» par la situation à son retour à Khan Younès.
«Les gens, en besoin, sont désespérés. Il y a très peu de camions d’aide [...]. La situation à laquelle nous sommes confrontés aujourd'hui nécessite plus d'aide, plus de nourriture et plus de médicaments», a estimé Louise Wateridge.
En évoquant la situation des travailleurs humanitaires de l’UNRWA, la chargée de mission a mis en avant le manque de carburant qui retarde l’acheminement de l'aide dans l’enclave palestinienne. «Nous n'avons pas de carburant, donc nous ne pouvons aller nulle part», a-t-elle constaté.
Louise Wateridge a déclaré que l’insécurité alimentaire sur le territoire avait un effet visible sur la population. «Quand je vois mes collègues, mes amis ici, ils sont méconnaissables», a-t-elle souligné, avant de préciser : «on commence à vieillir, on a l'air en mauvaise santé, on change de couleur de peau quand on a un accès irrégulier à la nourriture pendant si longtemps».
Déclenché il y a près de neuf mois, par la sanglante attaque du Hamas contre le sud d’Israël, le conflit à Gaza a fait près de 38 000 morts et plus de 86 000 blessés dans l’enclave selon le dernier bilan du ministère de la Santé du gouvernement de la bande de Gaza, territoire dirigé par le Hamas.