L’Iran «serait plus enclin à soutenir le Hezbollah», a déclaré selon des propos rapportés le 24 juin par AP le général de l’US Air Force Charles Q. Brown, président du Comité des chefs d'état-major interarmées américain.
En effet, compte tenu des tensions grandissantes entre la milice chiite et l'armée israélienne depuis plusieurs semaines, ainsi que des menaces d'une guerre ouverte, le militaire américain a averti qu'en cas de conflit l'Iran accorderait un soutien plus important au Hezbollah «en particulier s’ils estimaient que le Hezbollah était sérieusement menacé».
La milice chiite a été créée en 1982 avec l'aide de Téhéran qui avait envoyé des cadres de Pasdarans au Liban pour former les futurs combattants du parti. L'Iran et le Hezbollah sont intimement liés.
De son côté, l'armée israélienne avait déclaré le 18 juin que «le commandant du Commandement Nord, le général de division Ori Gordin et le chef de la Direction des opérations, le général de division Oded Basiuk, ont approuvé des plans opérationnels et effectué une évaluation conjointe de la situation plus tôt aujourd'hui», sous-entendant que l'intervention au Liban était théoriquement prête.
Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a lui-même répondu le lendemain, 19 juin, menaçant : «L'ennemi sait qu'aucun lieu [...] ne sera épargné par nos missiles.» Israël devra «nous attendre par la terre, par la mer et par les airs».
En cas de conflit, le général de l’armée de l’air Charles Q. Brown a par ailleurs souligné la difficulté à repousser les roquettes tirées par le Hezbollah, malgré l'aide américaine. Le militaire a également évoqué les discussions continues avec les responsables israéliens et les réflexions sur l'impact d'opérations éventuelles sur la région mais aussi «sur nos forces dans les régions».
A ce propos, des responsables américains s'étaient inquiété des capacités des défenses israéliennes en cas de conflit avec le Hezbollah. «Nous estimons qu'au moins certaines batteries du Dôme de fer seront débordées», a déclaré l'un d'entre eux à la chaîne CNN, le 20 juin dernier. Des inquiétudes similaires auraient été communiquées par Israël. Des craintes qui iraient croissantes à mesure qu'une offensive terrestre israélienne au Sud-Liban, afin de chasser les forces de la milice chiite des zones frontalières, se précise.
Des responsables israéliens ont informé les États-Unis qu'ils prévoyaient de transférer des ressources militaires du sud de la bande de Gaza au nord d'Israël en vue de cette éventuelle incursion au Liban, toujours selon CNN. Côté israélien, un responsable a estimé probable une attaque menée par le Hezbollah à l'aide d'armes guidées, «contre lesquelles il pourrait être difficile de se défendre».
Toujours en cas de conflit ouvert, les autres groupes de «l'axe de la résistance», piloté par Téhéran, se disent prêts à rejoindre le Liban pour combattre les forces israéliennes, rapporte un autre article d'Associated Press le 23 juin.
Dans son discours du 19 juin, Hassan Nasrallah a déclaré avoir évoqué l'année passée «100 000 combattants». Un chiffre désormais en-deçà de la réalité, a-t-il affirmé, revendiquant qu'ils étaient aujourd'hui «encore plus nombreux, à tel point qu'on ne sait plus quoi faire de nos hommes».