COMMUNIQUE DE PRESSE 21/09/21
« Sailing champagne » aux Régates Royales de Cannes !
Organisées par le Yacht Club de Cannes du 19 au 25 septembre, les 43èmes Régates Royales se disputent à « guichets fermés ». Aujourd’hui, dans des conditions météo absolument rêvées pour régater – bonne brise de secteur Est –Sud Est -, les 120 voiliers ont régalé, offrant un spectacle phénoménal.
En attendant que la brise thermique du matin s’oriente avec le vent du large au secteur Sud-Est, à Cannes, le Vieux Port est en ébullition. Que ce soit en Dragon, Tofinou, 5,5 MJI, ou Classics, les équipages en tenues d’été – short et tee-shirts aux couleurs des bateaux – s’affairent. Chargement des voiles du jour, ultime lustrage des pièces d’accastillage le plus souvent à la peau de chamois, rien n’est trop beau pour ces véritables œuvres d’art où le teck et l’acajou sont omniprésents.
Ce n’est pas le Festival du film, mais ça y ressemble joliment ! Un public nombreux arpente les quais, des écolières interrogent les marins pour un futur exposé sur les Régates Royales, et les veinards en vacances sur la croisette n’en perdent pas une miette. Et ils n’ont encore rien vu ! Comme au cinéma, le « petit » monde de la voile internationale est là et bien là, et les stars ne sont ni actrices, acteurs, producteurs, réalisateurs… mais skippers et équipiers réputés, propriétaires passionnés, professionnels du nautisme, constructeurs, architectes…. Justement, l’on croise le grand architecte argentin German Frers à la barre de Recluta, un sublime ketch entièrement reconstruit sur plans de son père. A bord de Scud, une merveille d’élégance dessinée par l’Américain Nathanael Herreshoff en 1903, et appartenant à l’Italien Patrizio Bertelli, PDG de Prada et finaliste de la dernière Coupe de l’America, le Brésilien Torben Graël – cinq médailles olympiques et une victoire dans la course autour du monde – briefe son équipage mais surveille les pavillons, signe de l’établissement du vent. L’on entend parler toutes les langues, celle de Shakespeare étant de loin la plus en vue. De retour du Japon, Jean-Baptiste Bernaz qui a disputé ses quatrièmes Jeux olympiques en Laser, un dériveur solitaire de 4 mètres s’offre une semaine de régate, cette fois comme tacticien sur le merveilleux Sumurun, un plan William Fife de 1914, mené par 18 femmes et hommes. Gildas Philippe, ancien champion du monde de 470, et entraîneur de l’équipe de France (Camille Lecointre et Aloïse Retornaz ont ramené une médaille de bronze) apporte son expérience de la régate au contact sur un Dragon, quand Géry Trentesaux, le marin français le plus titré dans le championnat britannique du RORC (multiple vainqueur de courses comme le Fastnet, Cowes-Dinard…) est à la barre d’un Dragon, et s’est adjoint les services de Sofian Bouvet, ancien sélectionné olympique en 470, « local de l’étape », et qui connaît la rade cannoise comme sa poche. Et les nombreux Bretons et autres marins venus du Nord de l’Europe, ont du mal à imaginer que les cirés vont rester dans le coffre de la voiture, à l’hôtel, ou au fond du bateau… Pour être à Cannes et disputer ces 43èmes Régates Royales, les plus grands régatiers n’hésitent pas à briguer un « simple » poste d’équipier. C’est le cas du champion allemand Marcus Wieser, qui a quasiment tout gagné à la barre en Vaurien, Flying Dutchmann, 470 et Dragon, et qui là incognito prête main forte aux réglages à un équipage amateur en 5,5 MJI.
A l’heure du déjeuner, le ventilateur méditerranéen se met en route, comprenez, le vent se lève et se renforce graduellement. La lumière est déjà calée. Le comité de course qui s’y connait, n’hésite guère et lance les procédures de départ à quelques encablures de la plage. Le parcours F3 offre aux concurrents une visite « guidée » de la rade entre l’Esterel, la Napoule et les îles de Lérins avec un parcours à boucler trois fois dans un vent ne cessant de fraîchir. La bouée à contourner entre Saint-Honorat et Sainte-Marguerite près de la pointe Carbonel, offre un spectacle à couper le souffle, ces équipages menant à la perfection des voiliers qui pour la majorité ont des carènes datant du début des années 1900. Comme aiment dire les régatiers anglo-saxons quand les planètes sont alignées et que la journée a été exceptionnelle, c’était « Sailing champagne » à Cannes !
La phrase du jour :
« C’était une très belle journée, et en plus nous avons gagné ! C’était seulement la seconde régate de Sumurun (plan Fife de 28 mètres de long), et nous avons encore pas mal de petites choses à découvrir. J’ai été chargée cet été de constituer l’équipage avec notamment un nouveau barreur, Christophe Barrué de Hyères, un nouveau tacticien, Jean-Baptiste Bernaz, et à bord je coordonne l’équipage et les réglages. La course était palpitante, à tel point que nous n’avons même pas pu profiter du paysage somptueux de la rade de Cannes… »
Elodie Mettraux, Suissesse, navigatrice professionnelle.
Le partenaire du jour :
« Evénement phare de l’automne à Cannes, les Régates Royales, manifestation qui rassemble des voiliers d’exception dans notre magnifique baie, revient cette année. Je remercie le Yacht Club de Cannes et son président avec qui nous avons travaillé pour permettre le bon déroulement de cet évènement international inscrit dans notre tradition maritime cannoise. Il est à la fois essentiel par son élégance et plus que jamais nécessaire en termes sportif et économique, au profit de l’emploi et des professionnels, durement impactés par la crise sanitaire. »
David Lisnard, Maire de Cannes
Les photos du jour : Conditions de rêve pour l’entrée en lice des « Classics » à Cannes. Photos D. Ravon