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A l'occasion de la parution de L'Universel après l'universalisme, Markus Messling, professeur d'Études culturelles à l'Université de la Sarre où il dirige le projet européen « Minor Universality », sera à la Maison de la recherche de la Sorbonne nouvelle, 4 rue des Irlandais, 75005 Paris, salle Claude Simon, le lundi 16 octobre 2023 de 17h00 à 19h00, pour une présentation de son livre et un débat avec Alexandre Gefen.
Rencontre ouverte au public sans inscription préalable.
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L'universel après l'universalisme. Des littératures francophones du contemporain
Markus Messling, traduction Olivier Mannoni, préface de Souleymane Bachir Diagne
La mise en œuvre coloniale qui en a été faite a fortement discrédité le concept d’universalisme sur le plan politique. Dans le même temps, les idéaux d’une société mondiale cosmopolite, qui vont de pair avec lui, font l’objet d’attaques toujours plus vives des forces nationalistes. Que reste-t-il des idéaux universalistes ? Cette question est traitée dans des littératures contemporaines francophones que Markus Messling analyse comme une remise en cause radicale de ces idéaux qui ont jadis trouvé leur capitale à Paris, avec la Révolution française : liberté, égalité et solidarité. Comment trouver après l’universalisme européen les approches d’une nouvelle universalité sans laquelle il est impossible d’organiser connaissance et justice dans la société mondiale ? Cette question se révèle être un problème de mise en forme narrative du monde.
« Le livre de Markus Messling pose une thèse, essentielle, qui est que la fin de l’universalisme européen n’est pas celle de l’universalité mais peut-être bien son commencement. Les lectures d’auteurs ‘francophones’ aussi divers que Mathias Enard, Léonora Miano, Kossi Efoui, Camille de Toledo, Shumona Sinha ou Wajdi Mouawad disent, à leur manière propre, contre la seule ‘soumission’ à une ‘mélancolie’ n’ouvrant sur rien, que la fin de l’universalisme européen est la tâche de retourner la ‘nostalgie’ en ‘ressource pour l’avenir’. C’est-à-dire, contre la prétention d’un universalisme impérialiste, de savoir faire usage de la capacité de relativiser et de la force décolonisatrice qui lui est attachée, mais en sachant également ne pas s’enfermer dans un relativisme qui ne traduirait alors qu’une conception carcérale des identités culturelles.
Ce livre invite et aide à penser cet universel (multi)latéral dont le temps est maintenant. »