Marika Bret, directrice des ressources humaines du journal Charlie Hebdo, s’est rendue compte, lundi 17 septembre, que son compte Twitter avait été bloqué. Ce dernier a disparu du réseau social en raison de la publication d’un dessin de Charb, assassiné le 7 janvier 2015 lors de l’attaque des frères Kouachi qui a tué onze membres de l'hebdomadaire satirique. « Je ne comprends toujours pas... », a-t-elle déclaré au Parisien, mercredi 19 septembre. « Je ne suis pas fan des réseaux mais j’ai ouvert un compte en 2016. Pour m’informer mais aussi pour faire vivre, avec l’accord de sa famille, la mémoire de Charb. Ce dessin est d’ailleurs sur mon profil depuis le début…Et là chlak ! Ils bloquent sans explications, juste en mettant le dessin en rouge », s’est exclamée Marika Bret qui ne comprend pas la décision du réseau social. Voici le dessin de Charb, datant de 2011.
« Cette censure me met vraiment en colère. J’ai vérifié les règles de Twitter. Ce dessin n’en enfreint aucune. Il n’est ni raciste, ni violent. Il n’a jamais fait l’objet d’une procédure judiciaire. Il s’agit juste d’une énième offense à Charb. Franchement, quand je vois ce qu’on laisse parfois passer sur les réseaux, je suis verte », a-t-elle fulminé.
Marika Bret, qui juge cette censure comme une atteinte à la liberté, a demandé des explications à Twitter qui ne lui a pas répondu. « Du coup, j’ai retiré le dessin pour avoir de nouveau accès à mon compte. Et j’ai demandé à tous les internautes de le retwitter. Là ça ne s’arrête pas : au moins 150 par heure ! Je ne pense pas qu’ils arrivent à bloquer tous les comptes », s’est-elle amusée. Loin de se laisser impressionner par les mesures de modération de Twitter, elle a affirmé qu’elle continuerait à diffuser des caricatures du journaliste sur la toile afin qu’elles soient massivement partagées par les internautes.