Le patron de la Cinémathèque défend Roman Polanski
Frédéric Bonnaud, patron de la Cinémathèque et avocat du diable à ses heures perdues, s'est exprimé dans le dernier numéro du magazine Première, paru le 3 janvier. L'ancien directeur de la rédaction des Inrocks a été critiqué pour avoir organisé une rétrospective consacrée à l'œuvre de Roman Polanski, accusé à plusieurs reprises de viols sur mineures. Suite à ces attaques, Frédéric Bonnaud a déploré dans le mensuel que nous vivions à nouveau dans l'ère de la délation : « Comme du temps du mccartysme aux États-Unis, je me retrouve dans la position de celui qui est poussé à s'autocensurer et à faire extrêmement attention à chacun de ses gestes ».
Des critiques d'autant plus déplorables, selon lui, que le cinéaste a une histoire tragique : « L'histoire se souviendra qu'à la fin octobre 2017, le réalisateur du « Pianiste », le survivant du Ghetto de Cracovie, dont la mère a été assassinée dans une chambre à gaz à Auschwitz, a été insulté de la sorte dans l'enceinte de la Cinémathèque où l'on avait l'outrecuidance de vouloir passer ses films ». Frédéric Bonnaud, le 8 novembre 2017 sur le live de Mediapart, avait qualifié de « demi-folles » les féministes ayant pris d'assaut, le 30 octobre 2017, la Cinémathèque pour protester contre la rétrospective.