Le 22 septembre 2014, le Trésor américain annonçait un certain nombre de mesures destinées à lutter contre «l’inversion fiscale», cette technique par laquelle des entreprises locales achètent d’autres entreprises situées dans des pays à la fiscalité plus douce pour y délocaliser leur siège social et payer moins d’impôt. On parle dans ce cas d’inversion fiscale, car tout se passe comme si c’était la société étrangère qui avait acheté la société américaine et l’absorbait. La date de publication de ces mesures ne devait rien au hasard. Quatre mois auparavant,
le groupe pharmaceutique Pfizer avait dû renoncer à mettre la main sur AstraZeneca, le conseil d’administration du groupe anglo-suédois ayant rejeté son offre. Manifestement, Pfizer voulait procéder à cette opération pour gagner encore quelques places dans la hiérarchie des grands groupes pharmaceutiques mondiaux, mais aussi pour transférer son siège social en Angleterre. «Dégoûtant!» Et, dans ce mois de septembre 2014, d’autres opérations étaient en cours. Il y en avait une en particulier qui inquiétait le fisc américain et l’incitait à agir sans tarder: c’était la tentative de rachat d’Allergan, firme californienne bien connue pour le botox et ses produits d’ophtalmologie, par le Canadien Valeant. Finalement,
c’était le groupe Actavis, basé en Irlande, qui avait emporté le morceau. En juin 2015, depuis Dublin, Actavis faisait savoir qu’il ...
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