L'aide humanitaire aux femmes dans les zones de conflit ou de catastrophes doit être renforcée, estime le Fonds des Nations unies pour la population, dans son dernier rapport annuel publié mercredi. Ces millions de femmes et de jeunes filles victimes de conflits doivent pouvoir bénéficier de services de santé sexuelle et reproductive, précise le rapport sur «l'état de la population mondiale».
«On ne doit pas traiter à la légère la santé et les droits des femmes dans le cadre des réponses humanitaires», estime le directeur du Fonds Babatunde Osotimehin. «Pour la femme enceinte sur le point d'accoucher ou la jeune fille qui a survécu à des violences sexuelles, ces services sont aussi essentiels que l'eau, la nourriture et un abri», explique-t-il. «Avoir les moyens d'éviter une grossesse ou être protégé de la violence sexuelle, cela fait partie des droits humains fondamentaux», fait-il valoir. Parmi les quelque 100 millions de personnes qui ont besoin d'aide humanitaire dans le monde, près de 26 millions sont des femmes et des jeunes filles en âge de procréer. Leur survie dépend souvent de la présence d'une sage-femme ou de services de dépistage du sida, souligne le rapport.
Chaque jour 507 femmes meurent de complications à la suite d'une grossesse dans des pays fragilisés par des conflits ou des catastrophes. «Nous devons faire bien plus pour aider les plus vulnérables, en particulier les adolescentes», souligne Babatunde Osotimehin. Cet appel intervient au moment où l'Europe connait sa plus grave crise migratoire depuis la Seconde Guerre mondiale et où le nombre de réfugiés atteint 60 millions dans le monde. Le Fonds souligne que 123.000 femmes étaient enceintes en Sierra Leone au plus fort de l'épidémie d'Ebola qui a ravagé le pays, et 126.000 autres au Népal au moment du tremblement de terre en avril.
