Le Premier ministre Manuel Valls a appelé mercredi les Français à se réunir dans une "manifestation nationale pour la République" en allant voter dimanche contre la "supercherie" que représente selon lui le Front national.
"Le 6 décembre prochain, c'est au fond une manifestation nationale pour la République, une déclaration d'amour à la France", a déclaré le chef du gouvernement sur France 3 à propos du premier tour des élections régionales.
"Il y a une responsabilité, une obligation pour chaque Français, une manière d'exercer cette liberté et cette démocratie en allant voter" dimanche, a-t-il insisté. "Moi je respecte bien sûr tous les électeurs et mes compatriotes mais je veux leur dire très clairement que le Front national est une supercherie", a-t-il poursuivi.
Critiquant des "candidats par ailleurs racistes et antisémites", il a dénoncé un parti "d'extrême-droite" prônant "le désordre par la division" et défendant "un programme économique (qui) serait catastrophique pour les entreprises".
"Vous pensez un seul instant que la réponse à ces moments graves, qui nécessitent du sang froid, de la hauteur de vue, de faire vivre les valeurs de la République, serait l'extrême-droite qui n'a jamais aimé la France?", a interrogé M. Valls.
Pour lui, "la meilleure réponse" au "moment grave" que vit la France, "c'est l'ordre républicain, nous le voyons avec l'état d'urgence, la mobilisation des policiers et des gendarmes, le renseignement". "D'ici là, il faut aller voter, cette manifestation républicaine pour la démocratie, allez voter, exercez ce droit qu'est le droit de vote!", a encore ajouté le Premier ministre.
Interrogé sur les choix qui seront faits dans les régions où le Front national se maintiendra au deuxième tour, M. Valls a estimé qu'il fallait "tout faire pour empêcher le FN, pour empêcher l'extrême-droite de représenter la France ce soir-là".
Dimanche, il faudra "assumer ses responsabilités et bien sûr nous les prendrons pleinement", a-t-il prévenu à l'adresse du président des Républicains Nicolas Sarkozy qui refuse un "front républicain" avec la gauche au deuxième tour.
"A la droite, à Nicolas Sarkozy, dans ce moment particulier que traverse la France, d'être à la hauteur, je ne veux plus retomber dans ces petits débats", a-t-il conclu.