Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné aujourd'hui trois Marseillais à des peines de 18 à 30 mois de prison ferme pour extorsions, en l'occurrence des pressions pour obtenir leur embauche sous forme de contrats d'insertion sur un chantier de construction d'immeubles. Les faits, dénoncés en septembre par un conducteur de travaux de la société Campenon Bernard en charge du chantier «Les coteaux de Malpassé», se sont déroulés dans les quartiers Nord de Marseille.
Un cadre de cette société a relaté comment, au moment de leur embauche en février, les trois prévenus étaient arrivés «très énervés» et avaient «menacé le chantier de représailles s'ils n'étaient pas embauchés». Eligibles aux clauses d'insertion - destinées à favoriser l'emploi de proximité via une agence d'intérim d'insertion -, ces salariés avaient ensuite proféré des menaces pour obtenir le renouvellement de leurs contrats. Le conducteur de travaux a ainsi raconté s'être un jour retrouvé «front à front» dans le sous-sol d'un bâtiment en construction avec l'un des prévenus qui le menaçait de l'enfermer dans un coffre de voiture.
En dépit d'une «énorme pression», son contrat n'avait pas été renouvelé fin juillet. «Il m'a dit que si je ne le reprenais pas, le chantier ne recommencerait pas le lundi 3 août», a témoigné ce cadre. Le jour dit, de nombreux vols et dégradations étaient constatées et des tags avaient été peints : «On vous a niqué». Les prévenus n'ont pas été poursuivis pour ces faits.