Le parti du président élu Roch Marc Christian Kaboré est arrivé en tête des législatives au Burkina Faso sans toutefois obtenir une majorité absolue à l'Assemblée nationale, selon les résultats officiels annoncés mercredi par la commission électorale. Avec 55 députés sur un total de 127, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) devra trouver des alliés pour gouverner. Le parti du principal rival de M. Kaboré à la présidentielle de dimanche, Zéphirin Diabré, l'Union pour le progrès et le changement (UPC), arrive second avec 33 députés. L'UPC confirme ainsi son rôle de deuxième force du pays.
Il devance l'ancien parti du président déchu Blaise Compaoré, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), qui obtient tout de même 18 sièges. Ex parti-Etat habitué à remporter tous les scrutins haut-la-main, le CDP offre ainsi une belle résistance malgré l'interdiction de se présenter faite à une cinquantaine de cadres en raison d'une loi interdisant aux Burkinabè ayant soutenu le projet de révision constitutionnelle de Compaoré de briguer des mandats. Les comptes du parti et de certains de ses responsables sont en outre gelés depuis le putsch raté du 17 septembre, orchestré par le général Gilbert Diendéré, ancien bras droit du président chassé l'an dernier par la rue après 27 ans de règne. La parti sankariste obtient quant à lui 5 sièges.
Selon plusieurs observateurs, le nouveau président ne pourra pas s'allier avec l'UPC ou le CDP. Il devra donc trouver les 9 voix qui lui manquent dans la quinzaine de petits partis qui ont obtenu moins de 5 sièges pour atteindre la majorité absolue de 64 députés à l'Assemblée et ainsi former un gouvernement qui obtienne son investiture. Elu dès le premier tour de la présidentielle (avec plus de 53% des suffrages contre près de 30% à M. Diabré), Kaboré a notamment promis de s'attaquer au chômage des jeunes, endémique dans ce pays pauvre de 18 millions d'habitants ou de moderniser le système de santé, promettant notamment la gratuité des soins pour les moins de 6 ans.
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