Le grand Magal de Touba marque le départ, en 1895, du fondateur de la confrérie mouride, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, en exil au Gabon, où il resta sept ans. L’ampleur du Magal reste une preuve tangible qui illustre la grâce que Dieu a accordée à Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké. Aujourd’hui, il apparaît, de manière formelle, qu’au-delà de l’aspect religieux, illustré par les prières, les offrandes et autres largesses, le Magal a un aspect qualitatif et quantitatif en ce sens qu’il participe à l’émergence socio-économique du Sénégal. De fait, le Magal de Touba possède un caractère multidimensionnel qui permet de mettre en évidence ce que la communauté mouride est prête à faire, voir même à sacrifier, pour un bon déroulement de l’évènement.
1. La DIMENSION SPIRITUELLE
Dans la compréhension des pèlerins, le Magal de Touba accroît les valeurs spirituelles des mourides. Les résultats issus des enquêtes sur les ménages à Touba et les dahiras, menées par le Cabinet Emergence Consulting, en 2011, montrent clairement que pour 81% des individus enquêtés, l’un des déterminants fondamentaux de la célébration du Magal, c’est d’abord et avant tout, la confirmation de l’appartenance à la communauté mouride qui possède un sens très élevé du « Ndiguel ».
En effet, le Magal est une recommandation du Fondateur du Mouridisme exprimée en ces termes : « Quant aux bienfaits que Dieu m’a accordés, ma seule et souveraine gratitude ne les couvre plus; par conséquent, j’invite toute personne, que mon bonheur personnel réjouirait, à s’unir à moi dans la reconnaissance à Dieu, dans la mesure de ses possibilités en sacrifiant des espèces allant de la poule au chameau, chaque fois que l’anniversaire de mon départ en exil le trouvera sur terre».
L’avènement du Magal inspire beaucoup de valeurs islamiques et de comportements: l’amour entre les différentes confréries, le partage, la paix, la solidarité, l’entraide, le respect mutuel, le pardon, la bonté, la propreté, la piété, la persévérance...