Eteindre un feu, ouvrir une valve, se frayer un chemin au milieu des décombres: le Japon, pays de toutes les catastrophes naturelles, expose cette semaine à Tokyo des robots encore un peu maladroits, mais théoriquement capables de prêter main-forte en cas de désastre.
Silhouettes élancées surmontées de petites têtes, ces créatures androïdes bardées de capteurs ont étalé leurs prouesses mercredi au premier jour d'une exposition internationale de quatre jours à Tokyo.
L'événement, organisé tous les deux ans, réunit près de 450 participants, un chiffre record depuis son lancement il y a quatre décennies, dont 57 venus d'ailleurs, France, Grande-Bretagne, Russie ou encore Corée du Sud.
Tremblements de terre, typhons, tornades, inondations monstres, glissements de terrain et éruptions volcaniques: l'archipel nippon, situé sur la "ceinture de feu" du Pacifique, connaît toute une palette de désastres et cherche à se préparer au mieux.
Deux des robots vedettes présentés dans la capitale japonaise ont été développés dans le cadre d'un projet lancé après le séisme et le tsunami du 11 mars 2011, qui a tué plus de 18.500 personnes le long des côtes nord-est et provoqué l'accident nucléaire de Fukushima.
HRP-2 Kai, 1,70 m de haut, "peut identifier les débris au sol" et les contourner afin de ne pas trébucher, a expliqué Fumio Kanehiro, qui fait partie de l'équipe de chercheurs qui a développé la machine.
Un peu plus grand (1,88 m), Jaxon, nommé d'après le chanteur Michael Jackson, est en mesure de se pencher et même de se mettre à quatre pattes s'il juge que le plafond est trop bas. Il peut aussi déplacer des obstacles et déblayer un chemin, même dans un environnement risqué pour les hommes.
Mais à la différence des films hollywoodiens où les robots peuvent courir, sauter et voler à toute vitesse, ces prototypes sont plutôt du genre lent, mettant de longues secondes pour effectuer le moindre geste.
Loin d'être encore aboutis, ils souffrent aussi de problèmes d'équilibre sur les terrains accidentés, a reconnu Shuji Yumitori, responsable de la division robotique au sein de l'Organisation pour le développement des nouvelles énergies et techniques industrielles (NEDO), qui chapeaute le projet.
Il se veut néanmoins optimiste et rêve d'une commercialisation dans cinq ans seulement. "Ce sera de formidables robots", a-t-il promis.
Pour l'heure en tout cas, ils n'excellent pas dans les compétitions internationales. En juin, lors d'un concours organisé aux Etats-Unis, finalement remporté par des scientifiques sud-coréens, Jaxon a perdu pied et a même dû être évacué sur un brancard.
"Notre priorité n'est pas de gagner", rétorque M. Yumitori, "il s'agit d'abord de créer quelque chose d'utile pour les hommes".