Plus de 500 institutions représentant 3.400 milliards de dollars d'actifs ont désormais renoncé à certains investissements dans les énergies fossiles, a indiqué mercredi l'ONG 350.org, à l'origine d'une large campagne internationale visant à comptabiliser ces engagements.
Le montant global des sommes finalement désinvesties des énergies fossiles n'a pu être calculé, pour des raisons de confidentialité, mais le nombre de collectivités, d'établissements publics et privés, de banques ou d'assurances réorientant leurs investissements vers les énergies propres est en croissance rapide, assure ce rapport présenté au Bourget, à l'occasion de la conférence de l'ONU sur le climat.
Le nombre d'institutions ayant rejoint cette campagne est passée de 181 acteurs, représentant 50 milliards de dollars d'actifs, en septembre 2014, à désormais plus de 500, se félicite l'ONG 350.org, qui tient un décompte en ligne sur l'évolution de sa "campagne de désinvestissements".
Ces chiffres montrent que "les investisseurs comprennent ce qui se passe et réorientent de façon spectaculaire l'argent vers les énergies propres et renouvelables, ajoute dans un communiqué l'ONG fondée par le militant américain Bill McKibben.
La conférence sur le climat de Paris, lancée en grande pompe lundi par 150 chefs d'Etat et de gouvernement au Bourget, a pour objectif d'aboutir le 11 décembre à un accord universel permettant de contenir le réchauffement de la planète sous le seuil de +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle.
La question énergétique et la façon de "verdir" l'économie en s'éloignant du charbon, du pétrole et du gaz est au coeur de la problématique. Pour tenir l'objectif de contenir le réchauffement à +2°C, officiellement retenu en 2010 dans le cadre de ces négociations onusiennes, il faudrait laisser dans le sol 80% des réserves fossiles connues, selon les scientifiques.
Parmi les dernières institutions à avoir rejoint cette campagne de "désinvestissements" dans les fossiles, l'ONG 350.org a enregistré les engagements de "19 villes françaises", dont Lille, Bordeaux, Dijon ou Rennes, mais aussi de Uppsala, "devenue la plus grande ville de Suède" engagée, Melbourne, Oslo, ainsi que l'assureur Allianz ou l'Eglise protestante de la région allemande de Hesse-Nassau.