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Située au carrefour des cultures et des disciplines, l’œuvre de l’écrivain de langue française aux origines transylvaines a déjà suscité l’intérêt de nombreux chercheurs et plusieurs approches et travaux universitaires lui ont été consacrés. Une partie importante de son œuvre s’est constituée à la croisée des langues, par le biais des nombreuses traductions réalisées par Gaspar. Qu’il s’agisse de l’allemand, de l’arabe, de l’anglais, du grec ou du hongrois, la traduction s’est toujours avérée une manière d’explorer précisément et profondément les possibilités de sa propre langue à travers celle de l’« autre » et porte la trace d’une expérience dialogique (voir, à cet égard, l’ouvrage Lorand Gaspar et Ottó Tolnai : la traduction comme dialogue entre poétique et art de Marie-Antoinette Bissay). Au fait, traduire c’est réfléchir aussi bien sur la pensée de l’autre que sur soi-même, sur la langue de celui qu’on traduit que sur sa propre langue, comme l'avoue d’ailleurs le poète lui-même: « j’apprends autant et plus sur ma propre langue d’écriture que sur celle du poète traduit[1].
Aussi bien traducteur qu’objet de traductions, Gaspar est actuellement transposé dans plusieurs langues; cet aspect reste pourtant peu exploré et insuffisamment approfondi. C’est pourquoi interroger son œuvre au prisme des traductions qui lui ont été consacrées, c’est explorer de nouvelles pistes de recherche à l’approche de son centenaire (février 2025). Ainsi, puisque le traducteur ne se contente jamais d’un équivalent de l’original mais vise à créer un autre texte qui est le sien et qui tient compte des attentes de son public-cible, nous nous proposons de réunir des études critiques sur les traductions existantes ainsi que des témoignages de traducteurs, afin de montrer la complexité et l’exigence d’un tel travail et de repérer les paramètres linguistiques et culturels qui conditionnent la réception de l’œuvre.
Nous encourageons les contributions portant sur des sujets non exhaustifs, tels que :
L’œuvre de Lorand Gaspar traduite dans d’autres langues-cultures
- témoignages de traducteurs de poésie, assortis d’exemples et éventuellement de dossiers génétiques
- études critiques sur les stratégies de la traduction poétique
- la réception de l’œuvre dans d’autres contextes linguistiques et culturels
La traduction comme « dialogue poétique »: Lorand Gaspar traducteur d’autres poètes
- le poète-traducteur comme recréateur du texte-source
- réflexions théoriques sur la traduction en tant qu’acte poïétique à part entière et sur son interaction avec l’écriture poétique
- traduction et altérité : la traduction comme recherche compensatoire de soi ; l’expérience traductive liant deux subjectivités poétiques.
Les propositions d’articles (200 mots) seront à envoyer avant le 31 décembre 2023 aux adresses suivantes :