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Journées d’étude : « Sciences et savoirs en Aquitaine à l’époque de Montaigne »
23-24 mai 2024
Université Bordeaux Montaigne
Le projet HumanA, Humanismes aquitains / Humanisme Aujourd’hui en Nouvelle-Aquitaine (université Bordeaux Montaigne, Centre Montaigne, 2021-2024) entend renouveler l’étude des milieux intellectuels aquitains entre la fin du xve siècle et le premier tiers du xviie siècle, en dressant un panorama des grandes figures d’érudits et de savants qui y fleurirent à la Renaissance, mais demeurent aujourd’hui dans l’ombre d’auteurs plus célèbres. Il se donne également pour but de faire mieux connaître, au-delà de Bordeaux ou Poitiers, les différents foyers de l’humanisme dans ce qui constitue aujourd’hui la grande Aquitaine. Plusieurs travaux et journées d’étude ont d’ores et déjà permis d’éclairer la richesse et la variété de la culture humaniste régionale et ses réseaux lettrés, que ce soit dans le milieu des parlementaires et juristes, des médecins ou encore des pédagogues, en particulier au collège de Guyenne, et ce quelle que soit la langue d’expression choisie par ces érudits.
La culture lettrée aquitaine ne saurait toutefois se comprendre sans une étude particulière des milieux scientifiques et savants, et c’est dans cette perspective que s’inscrivent les présentes journées d’étude « Sciences et savoirs en Aquitaine à l’époque de Montaigne » dont la finalité est de recenser, de faire connaître et d’analyser les auteurs et œuvres qui illustrent les différents domaines de la connaissance scientifique et technique. Si les études sur le mécénat de Marguerite de Valois et l’activité intellectuelle de la cour de Nérac ont déjà contribué à mieux faire connaître la vie intellectuelle locale, ils sont loin d’avoir épuisé les ressources. L’Aquitaine de la Renaissance compte en effet de nombreux savants et lettrés qui s’intéressent à ou pratiquent ce que nous nommons aujourd’hui « science » : les professeurs du collèges de Guyenne, les médecins des différentes villes et les apothicaires, mais aussi les lettrés qui éditent, traduisent et/ou commentent textes mathématiques, médicaux, ou botaniques constituent un ensemble qui a été globalement très peu étudié. Il pourra s’agir d’étudier les traités produit que le travail d’édition, les pratiques d’enseignement, l’activité scientifique quand on en a la trace, et de mettre en valeur les relations et réseaux qui assurent la circulation et la diffusion des savoirs scientifiques à travers le territoire aquitain, ainsi qu’en France et en Europe, à travers le jeu des dédicaces et échanges, correspondances mais aussi des lieux de formation et d’édition.
Les communications proposées pourront s’intéresser aux sciences mathématiques et à l’astronomie, illustrées par plusieurs érudits originaires d’Aquitaine ou qui y séjournèrent durablement ; on pense notamment, pour le collège de Guyenne, à Élie Vinet qui publia tout au long de sa carrière des ouvrages de mathématiques à l’attention du public scolaire ou non et qui réalisa une édition commentée de la Sphère de Sacrobosco maintes fois amendée et rééditée, à François de Foix-Candale qui rédigea une ample édition bilingue des Éléments d’Euclide (1566 et 1578) et qui finança, en 1591, la création d’une chaire de mathématiques confiée à l’écossais Robert Balfour, sans oublier le mathématicien bordelais Bernard Salignac ou certains professeurs du collège jésuite de la Madeleine tels que Richard Gibbons et Antoine Jordin. Jacques Peletier du Mans, qui enseigna au collège de Guyenne et à qui l’on doit des travaux novateurs en arithmétique et en algèbre, ainsi qu’une édition des Éléments d’Euclide (1557), peut également être pris en compte sous l’angle de ses relations avec le milieu local.
La médecine humaniste connaît elle aussi une belle floraison en Aquitaine, en lien parfois avec les savants de l’université de Montpellier, et l’on peut rappeler l’importance de ces figures régionales que représentent, entre autres, Gabriel de Tarrega, Jules-César Scaliger, Pierre Pichot, Guillaume Briet, Louis Delaunay, Étienne Maniald ou Antoine Valet, qui, pour plusieurs d’entre eux, furent à la fois des praticiens et des enseignants, sans oublier quelques étudiants célèbres tels que Nostradamus, Joseph du Chesne ou Guillaume Loyseau.
La botanique et, plus largement, les sciences naturelles et la physique viendront compléter ce panorama consacré aux sciences ; plusieurs personnalités aquitaines s’y illustrent à l’instar d’Hervé Fayard qui traduisit le traité des simples de Galien, de l’apothicaire et botaniste poitevin Paul Contant qui possédait un cabinet de curiosité, du saintongeais Samuel Veyrel, lui aussi apothicaire et collectionneur, de Jean de Champaignac, auteur d’une Physique française, de Scipion Dupleix et du poète Guillaume de Salluste du Bartas.
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Nous donnons en annexe (voir pdf joint) une bibliographie des oeuvres principales les moins connues et les plus étroitement liées au contexte aquitain , afin peut être de susciter des curiosités nouvelles. La plupart sont numérisées, nous avons indiqué les liens permettant de les consulter.
Merci de nous faire parvenir une proposition de communication d’environ 2000 signes ou 300 mots, accompagnée d’un titre et d’une brève bio-bibliographie d’une page au plus. Elles sont à envoyer d'ici au 1er décembre 2023 aux adresses suivantes :
anne.bouscharain@gmail.com
violaine.giacomotto@u-bordeaux-montaigne.fr
sabine.rommevaux-tani@cnrs.fr