Après plus de trois ans de transition, les électeurs tchadiens sont appelés ce 29 décembre à choisir leurs représentants lors des élections législatives, régionales et municipales.
Des élections qui s’inscrivent dans un processus de reconstruction des institutions nationales, amorcé après le décès en avril 2021 du président Idriss Déby Itno alors au pouvoir depuis 30 ans. Décès à la suite duquel l'Assemblée nationale avait été dissoute pour être remplacée par le Conseil national de transition.
Ces élections générales, d’une ampleur inédite, selon l'agence officielle ATPE, réunissent près de 179 partis et coalitions politiques, avec 718 listes présentées. Selon le Conseil constitutionnel, 1 329 candidats ont été officiellement validés pour se disputer les 188 sièges du Parlement.
Ce triple scrutin marque également la dernière phase du processus de transition, après les élections présidentielles de mai 2024 et le référendum constitutionnel de décembre 2023.
Le principal parti d'opposition, Les Transformateurs, dirigé par l’économiste et homme politique Succès Masra, qui a brièvement occupé le poste de Premier ministre du 1er janvier au 22 mai 2024, a décidé de boycotter les élections.
Dans des extraits de son discours du 20 octobre, republiés sur la page officielle Facebook des Transformateurs le 27 décembre, Succès Masra a critiqué le processus électoral.
« Les résultats sont déjà dans les ordinateurs [...] Ce n'est pas une élection mais une loterie et chacun des participants connaît déjà le nombre d'élus qui lui est réservé», a-t-il accusé, avant d'appeler les Tchadiens à boycotter le scrutin. «Restez chez vous et demandez aux autres de rester chez eux», avait-il lancé.
Ces élections introduisent un nouveau système parlementaire avec une Assemblée nationale composée de 188 députés, élus pour un mandat de cinq ans, et un Sénat de 69 membres, dont un tiers est nommé par le président.
La mise en place de ce système bicaméral, adoptée par le Conseil national de transition le 29 juillet dernier, fait suite aux recommandations du Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) qui avait été lancé en août 2022.
Le scrutin concerne également des groupes variés de la population, notamment la diaspora, ainsi que quelque 200 000 nomades répartis à travers le pays, renforçant, d'après les médias locaux, l’envergure nationale de cette élection.
