«Nous allons nettoyer les prisons de toutes les difficultés que vivent les agents pénitentiaires, ce sera difficile, ce sera dur, ça prendra sans doute du temps mais j’y mettrai tous les moyens». Au micro de BFM TV le 25 décembre, le nouveau ministre de la Justice Gérald Darmanin s’est montré déterminé depuis la prison de Liancourt dans le département de l’Oise au nord de la région parisienne.
Gérald Darmanin: "Nous allons nettoyer les prisons" pic.twitter.com/cXLn0KfLF3
— BFMTV (@BFMTV) December 25, 2024
A pied d’œuvre pour son premier jour comme Garde des sceaux, l’ancien ministre de l’Intérieur a fait de nombreuses déclarations sur ce qu’il compte accomplir à la tête du ministère de la Justice.
Lors de son passage à la prison de Liancourt, Gérald Darmanin a adressé un message de soutien au personnel pénitentiaire et s’en est pris au problème de la récidive affirmant : «nous voyons que la difficulté principale de la sécurité des Français c’est la récidive, cette récidive elle est mal traitée par la surpopulation carcérale» après avoir tempéré : «la prison c’est aussi le lieu de la réinsertion».
La question de la surpopulation carcérale sera l’un des enjeux principaux pour son ministère alors que le défenseur des droits a publié une communication aux pouvoirs publics, au début du mois de novembre, dénonçant la situation «alarmante» dans les prisons en France, notamment en matière de surpopulation. Le ministre a par ailleurs affirmé avoir pris contact dès le 24 décembre avec les organisations syndicales des centres pénitentiaires et a tenu à saluer les gardiens mobilisés le jour de Noël, évoquant aussi le personnel «assassiné cette année».
Au Centre pénitentiaire de Liancourt, dans l’Oise, auprès des agents de l’administration pénitentiaire. Je leur ai dit mon soutien total et mon grand respect. Leur rôle dans la sécurité de notre pays est central. Ils sont courageux et valeureux. pic.twitter.com/igbyvIviaG
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Quelques heures avant son passage en centre pénitencier, le ministre de la Justice s’était rendu au tribunal d’Amiens dans la Somme. Devant les magistrats avec qui ses relations ont pu être orageuses, le Garde des Sceaux a affirmé être «un homme de dialogue» et a fait valoir sa volonté de travailler avec les magistrats et l’ensemble des agents du ministère : «je suis là pour travailler pour les agents du ministère de la Justice». Gérald Darmanin a assuré qu’il entendait lutter prioritairement contre le «séparatisme islamiste» et le «trafic de drogue», il a par ailleurs posté sur X un message concernant la «fermeté» en écrivant : «fermeté. Elle est demandée par les magistrats, qui veulent voir leurs décisions respectées, et par les Français. C’est la priorité que j’entends mettre en œuvre au ministère de la Justice».
FERMETÉ. Elle est demandée par les magistrats, qui veulent voir leurs décisions respectées, et par les Français. C’est la priorité que j’entends mettre en œuvre au ministère de la Justice. pic.twitter.com/bRuiLOEVVj
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Les déplacements du ministre ont été inégalement reçus dans cette période de fête durant laquelle une partie de la classe politique suspend son activité sur les réseaux sociaux. Sur CNews, l’ancien vice-président de la CFTC Joseph Thouvenel a ainsi estimé que le ministre est «décrédibilisé» et de rappeler le fiasco de la finale de la Ligue des Champions de 2022. Maître Seydi Ba, avocat franco-sénégalais a de son côté regretté sur le plateau de BFM TV : «nous avons deux ministres de l’intérieur, et pas de ministre de la Justice. Deux ministres qui ont une idée bien à eux de l’État de droit et de la séparation des pouvoirs». Othman Nasrou, éphémère secrétaire d’État chargé de la citoyenneté a lui affirmé le 26 décembre sur France Info : «nous pouvons construire des prisons avec un niveau de sécurité moindre, si Gérald Darmanin a le souhait d’avancer dans ce sens-là, ce sera une excellente chose». La réaction la plus enthousiaste aux premiers pas du ministre de la Justice est venue du syndicat Alliance Police nationale et de son porte-parole Rudy Manna qui a évoqué sur CNews «un duo intéressant» avec les ministres de l’Intérieur et de la Justice.