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Tout au long de l’hiver, un biathlète tricolore à la retraite débriefera pour Nordic Magazine les différentes compétitions de la saison. C’est Delphyne Burlet, médaillée olympique en relais en 1994, qui se lance pour revenir sur la coupe du monde d’Annecy – Le Grand-Bornand (Haute-Savoie).
« Quand on est capable de gagner un classement général de la coupe du monde, on ne sait pas quand cela aura lieu. Souvent, aussi, c’est à la faveur de petites choses qui se mettent en place et qui font que la porte s’ouvre. Pour Franziska Preuss, cette année, Lisa Vittozzi et Ingrid Landmark Tandrevold ne sont pas là, Marketa Davidova n’était pas au Grand-Bornand. En plus, elle a de l’expérience et tire très bien ! Elle est déjà bien engagée et c’est elle la grande favorite pour le gros globe. »
« Elle fait partie de ces athlètes, un peu comme Johannes Thingnes Boe quand il est bien, où on se dit qu’elle sera devant si elle fait 19/20. Elle a une règle de tir à laquelle elle ne déroge pas en essayant d’aller un peu plus vite. C’est là où son expérience joue. Elle pose son biathlon dans un certain timing et protocole, et c’est sûr. Elle a un biathlon rôdé ! »
« Le fait de rentrer chez elle et de retrouver sa famille lui a redonné de l’énergie ! Il ne suffit pas d’avoir de l’énergie pour gagner, mais aussi de la présence d’esprit derrière la carabine. Sa victoire a fait plaisir à tout le monde. Le lendemain, sur la poursuite, elle a voulu trop attaquer alors que ce n’est pas une fille qui le fait d’habitude. Les deux titres [olympiques et mondiaux de la mass-start] qu’elle a, elle n’a pas essayé d’attaquer, mais elle a posé et déroulé son biathlon. Elle est un peu sortie de son schéma. J’étais à côté de Simon Desthieux pendant cette course et c’est ce qu’il disait aussi. »
« Elle a pris beaucoup d’expérience en concourant à la maison, avec un public bien présent pour l’encourager ! Cela ne lui a pas fait peur, mais ce sont les premières fois. On y va au culot et à l’instinct. On ne se fait pas embrouiller par le public. Elle s’est même appuyée dessus. C’est quelqu’un sur qui on peut compter et qui sera en pleine possession de ses moyens très rapidement. Elle apporte, aussi, beaucoup de fraîcheur. »
« Bizarrement, sur le finish de la mass-start, il n’y avait personne dans la dernière bosse, où il n’y avait pas de bruit, pour lui dire de se méfier de Paulina Batovska Fialkova ! Après, les meilleures regardent toujours derrière voir si quelqu’un arrive à fond la caisse… C’est le genre d’erreur, comme quand tu tires sur la cible d’à côté, que tu ne fais qu’une fois ! »
« C’est une battante ! Elle a parlé médiatiquement de sa prise de poids et je trouve ça bien qu’elle se confie là-dessus. Plus globalement, je pense que les filles de l’équipe de France pourraient s’ouvrir plus largement sur ces sujets-là parce que ça pourrait aider les plus jeunes. Les Norvégiennes abordent beaucoup, par exemple, la question des règles et de l’adaptation de leur entraînement par rapport à ça. Les Françaises ne le font pas assez, à mon goût. »
« C’est vrai qu’elle a encore un peu de poids à perdre, mais ça va se faire au fil de l’hiver. Elle tire bien, elle a la caisse et, une fois qu’elle se sera affinée pour les Mondiaux, ça ira sûrement beaucoup mieux. La pause de Noël va aussi lui faire du bien, d’autant que le tir est là ! »
« Cela ne veut pas dire que toutes les fondeuses peuvent venir faire des performances en biathlon, mais son podium est trop cool ! J’ai lu une interview d’elle où elle est très nature et spontanée. Elle n’est pas encore posée pour faire quatre bons tirs. Deux, oui, elle peut le faire comme elle l’a fait au Grand-Bornand ou comme elle peut le faire sur un grand championnat. Pour en aligner quatre, il va falloir qu’elle se discipline dans sa spontanéité. Cela l’aidera grandement ! »
« J’ai trouvé qu’elle soit passée à côté des courses chez elle. Il y a deux ans, elle arrivait, c’était spontané, c’était l’instinct et ça a marché ! Là, elle est un peu tombée dans le piège en se posant des questions, en voulant être à la hauteur… alors qu’on s’en fiche ! Il faut penser à soi et pas aux autres. En plus, elle sait répondre présente sur les grands événements et face à la pression, comme elle l’a montré à Hochfilzen. »
« Elle s’approche du plus haut niveau ! Par rapport à l’an dernier, elle s’est pas mal affûtée. Quand on a moins de poids à porter et à déplacer, ça va toujours mieux. Elle tourne autour du top 10 et, là, elle a progressé physiquement. Il y a toujours des choses à perfectionner, notamment en temps de ski ! »
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