Ces hausses sont liées au nouvel accord signé en juin par l'Assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux, pour définir leurs relations sur la période 2024-2029.
L'accord prévoit "des revalorisations importantes" pour les praticiens, "nécessaires" au vu de l'inflation, avec en contrepartie, des actions pour "transformer le système santé", notamment des engagements collectifs sur l'accès aux soins et la "pertinence et la qualité" des soins, souligne la Caisse nationale d'Assurance maladie (Cnam).
La consultation de référence des généralistes passe donc à partir de ce dimanche de 26,50 à 30 euros.
Parallèlement, "l'avis ponctuel de consultant", qui rémunère l'expertise fournie par un spécialiste à la demande d'un généraliste, passe de 56,50 à 60 euros.
Objectif: favoriser les installations de médecins en cabinet de ville, en rendant l'activité "plus attractive", notamment pour les généralistes, qui voient un million de patients par jour.
Aucun changement pour le portefeuille de la majorité des Français: ces tarifs sont remboursés par l'Assurance maladie (70%) et les complémentaires (30%), après déduction des deux euros de "participation forfaitaire" toujours due par le malade (dans la limite de 50 euros par an/patient).
Hausses chez le pédiatre, psychiatre, gériatre...
Toutefois, 4% des Français ne bénéficient pas d'une complémentaire santé et verront mécaniquement leur reste à charge augmenter.
D'autres consultations augmenteront en deux temps, partiellement dimanche, puis au 1er juillet, pour certaines spécialités dont les revenus sont plus faibles et pour répondre à des "enjeux de santé publique".
Face à la dégradation de la santé mentale des jeunes notamment, la consultation de pédo-psychiatrie sera rémunérée 67 euros dimanche puis 75 euros à partir du 1er juillet, contre 54,70 aujourd'hui. Elle sera utilisable jusqu'aux 25 ans du patient.
En pédiatrie les trois consultations obligatoires de l'enfant qui nécessitent un "certificat" du médecin passeront à 54 euros dimanche, puis 60 euros au 1er juillet (47,50 actuellement). Les autres examens obligatoires (pris en charge à 100% par l'Assurance maladie) et consultations de suivi courant sont aussi revalorisés.
L'accord crée une nouvelle consultation d'expertise pédiatrique jusqu'à 16 ans, à 60 euros, sur adressage (d'un médecin, sage-femme, orthophoniste....) pour renforcer notamment le dépistage précoce des troubles de développement et de pathologies chroniques.
La consultation classique des psychiatres passe elle à 55 euros dimanche puis 57 euros à terme (51,70 aujourd'hui).
Des hausses sont prévues pour d'autres spécialistes dont les gynécologues médicaux (40 euros à terme contre 33,50 aujourd'hui), gériatres (42 euros contre 31,50), neurologues (57 euros contre 51,70), pour le dépistage des mélanomes par les dermatologues (60 euros contre 47,50), ou encore pour divers actes techniques.
"Améliorer l'accès aux soins"
A partir de 2026, les médecins généralistes percevront un "forfait médecin traitant" (rémunération complémentaire en plus des consultations réalisées) simplifié et calibré sur la composition de leur patientèle pour valoriser notamment la prise en charge de patients âgés, précaires ou malades chroniques.
Le suivi annuel d’un patient de plus de 80 ans en affection de longue durée sera par exemple valorisé 100 euros.
En outre, l'accord simplifie et complète les aides financières accordées aux médecins qui s'installent dans un désert médical, réalisent des consultations "ponctuelles" dans des zones sous-dotées ou engagent des assistants médicaux pour pouvoir prendre plus de patients.
L'accord représente 950 millions d'euros de dépenses supplémentaires en 2025 pour l'Assurance maladie (hors mesures nouvelles prises par l'exécutif) et 1,6 milliard à terme.
En contrepartie, les médecins s'engagent collectivement et dès aujourd'hui sur "dix objectifs chiffrés" (réduire le taux de malades en affection longue durée sans médecin traitant à 2%, augmenter leur patientèle de 2% par an...) et quinze programmes d'action pour "la pertinence et la qualité" des soins (baisse des prescriptions d'arrêts de travail, de certains médicaments, transports sanitaires...).
Les résultats seront suivis par un observatoire et publiés en ligne chaque trimestre, à partir du premier trimestre 2025.