Les 11 et 12 octobre 2024 se déroulait la troisième édition du Challenge Aventure Pêche, une compétition multiespèce par équipe de trois, organisée par la société Aventure Pêche Bretagne et avec pour terrain de jeu la baie de Morlaix : une zone variée et d’une incroyable richesse halieutique. Mais au-delà de la compétition, c’est une vraie promotion sportive de la Bretagne nord grâce à ce format qui est très ouvert tout en restant concurrentiel pour les plus aguerris. Récit.
Texte et photos d’Alexandre Soenen.
Du poisson et une valorisation régionale de la pêche
Après un premier report du challenge en avril dernier, les
25 équipes de trois pêcheurs en lice ont eu l’agréable surprise qu’un créneau météo favorable se présente exactement sur les deux jours de compétition, avec pourtant des tempêtes d’automne avant et après l’événement.
Au petit-déjeuner du
samedi matin 8 h, on sent bien que les équipes sont prêtes à en découdre, et avec deux manches de seulement six heures chacune, il ne va pas falloir traîner pour valider rapidement des prises.
Une chose est sûre : il s’agira d’être particulièrement polyvalent, car pour marquer des points sur la feuille, ce ne sont pas moins de dix espèces de poissons complètement différentes et une de céphalopodes (calamars ou seiches) qui devront être enregistrées.
Après le briefing permettant de rappeler les règles de sécurité, de bonne conduite en mer et de mesure des poissons auprès des commissaires, etc., le départ est donné avec des conditions de mer mitigées (vent d’est de 13 noeuds, houle de 0,6 m et une pluie fine en première partie de journée) qui n’ont pas rendu les dérives initiales très agréables.
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La valorisation de la région fait partie des prérogatives de ce concours multiespèce. © DR[/caption]
Mais dès la mi-journée, la météo s’est clairement améliorée pour le reste du week-end, ce qui a permis à l’organisation de conserver l’intégralité de la zone ouverte.
À l’issue de la première journée de pêche, un classement provisoire est annoncé lors de la soirée du samedi, ce qui permet à chacun de se situer dans le classement général et de se rendre compte qu’un grand nombre d’animaux ont été capturés. Les compétiteurs échangent des infos, chambrent, discutent et élaborent leurs stratégies en fonction des conditions météo, des horaires de marée du lendemain et aussi de ce qui a le mieux fonctionné le premier jour.
De plus, l’organisation ayant décidé d’enlever deux espèces de la liste (les tacauds et les coquettes) pour augmenter le quota de bars à quatre individus et d’ajouter les chinchards, chacun est obligé de revoir sa copie pour la journée suivante.
Les écarts entre les équipes en tête sont minimes : rien n’est joué d’avance !
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Quelques surprises auront émaillé cette compétition poissonneuse. © DR[/caption]
La seconde journée s’avère un peu moins fructueuse que la première, certains poissons ayant déserté la zone, mais, encore une fois, la baie de Morlaix tient toutes ses promesses avec de belles prises enregistrées.
Au total, ce sont plus de
1 000 spécimens qui ont été mesurés par les commissaires sur les deux jours, avec 247 dorades pour 22 bars.
Les trois équipes sur le podium ont été au coude à coude tout le week-end puisque celles-ci étaient déjà sur le podium la veille lors du classement provisoire.
Autant dire que les écarts après deux jours de pêche sont minimes, avec seulement 69 cm de différence au plus entre ces trois équipes sur plus de 22 m cumulés de poissons !
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Les vainqueurs de l'édition 2024 © DR[/caption]
Classement final
- 2 298 pts, Mercury Fishing Team : Jérôme Laurent, Alexis Guillerm et Samuel Crenn.
- 2 249 pts, Fishing Studio : Wilfrid Ingouf, Florent Pagnier et Anthonin Herveet.
- 2 238 pts, Los Flying Pescadores Deportivos de la Punta : Sébastien Blaize, Florian Le Hetet et Alexandre Soenen
Le mot des vainqueurs
Pêche en mer : C'est une seconde victoire d’affilée pour La Mercury Pro Team, comment le vivez-vous ?
Jérôme Laurent : Oui, pour ma seconde participation, on gagne une nouvelle fois ! Mais c’est la première participation pour mes 2 coéquipiers ! En tout cas on est contents et on a surtout passé un super week-end sur l’eau avec des conditions parfaites et beaucoup de poissons présents sur la zone. Que pensez-vous du format de la compétition multiespèce par rappport à l’Open Bar ? Et techniquement ? On préfère le « multiespèce » dans le sens où il faut prendre différentes espèces, valider des quotas, une vieille va compter autant qu’un bar : ça rend la pêche plus intéressante. Au niveau technique par contre, il faut être polyvalent, savoir plus s’adapter et notamment utiliser l’appât comme le leurre.
Pêche en Mer : Un mot général sur le Challenge ?
JL : Une super organisation de l’événement, et au final ce n’est pas une mauvaise chose que le Challenge ait été reporté en octobre puisque, en avril, il n’y aurait pas eu de pagres à cet endroit, ou très peu. La zone de la compétition n’est pas notre terrain de jeu favori, mais nous la connaissons assez bien car nous la pêchons régulièrement, entre autres lorsque l’on cherche des pagres.
Le mot de l'organisateur
Yoann Henry
Au départ, l’idée était de faire vivre le port de
Bloscon avec un mini-salon nautique sur le port du Bloscon, organisé par les acteurs du nautisme de la baie, avec en parallèle un concours de pêche. L’objectif était de proposer au public un événement complet et convivial, qui permette à la fois de présenter des bateaux, de promouvoir la pêche loisir en baie de Morlaix et de sensibiliser à la préservation de la ressource marine.
Contrairement à la majorité des compétitions de pêche coordonnées par des associations locales, ce
Challenge est depuis le début préparé et supporté par
Aventure Pêche Bretagne à tous les niveaux : logistique, demande d’autorisations, dossier Natura 2000, communication, gestion des partenariats…
Analyse : La stratégie payante
Au vu du nombre d’espèces visées (11 en tout), les compétiteurs avaient tout intérêt à pratiquer une pêche hyperpolyvalente, voire de se répartir les rôles à bord, chacune des trois personnes composant les équipes se concentrant sur un type de pêche.
Cette stratégie a l’avantage de rapidement définir à quelle technique les poissons sont les plus réceptifs, et de favoriser ainsi la diversité des espèces qui seront comptabilisées.
Avec par exemple le premier jour un quota à 2 bars maillés contre 5 individus pour les autres espèces (maquereaux, dorades grises, pagres, calamars…), on comprend alors que 5 vieilles de 30 cm rapportent plus de points que 2 bars de 50 cm et qu’il va falloir repenser sa pêche.
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