Le gouvernement gabonais a annoncé le 18 décembre la levée du couvre-feu imposé en août 2023 dans la foulée du renversement de la dynastie Bongo par un coup d’État. La décision s’applique à l’ensemble du pays, et ce, «jusqu'à nouvel ordre».
Cité par les médias locaux, le général Félicien Koyi, directeur de cabinet de la ministre de la Défense, a expliqué que cette décision visait à «offrir l’opportunité de célébrer les fêtes de fin d'année en beauté», car il s’agit d’«un moment de communion et un temps fort pour la nation», selon ses mots.
Cette levée du couvre-feu témoigne, selon lui, de la détermination des plus hautes autorités, notamment celle du président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, d'alléger les restrictions pour permettre à la population de profiter pleinement de cette période festive.
Le 26 août 2023, un couvre-feu a été instauré dans le pays lors des élections présidentielles et législatives, immédiatement après la fermeture des bureaux de vote. Le 31 août, les militaires qui ont renversé le président Ali Bongo, dans la foulée de l’annonce de sa victoire, avaient décidé de le prolonger.
Allégé à plusieurs reprises, le couvre-feu avait été renforcé début octobre dernier avant le lancement de la campagne électorale pour le référendum sur la nouvelle Constitution, approuvée le 16 novembre par 91,64% des voix.
La levée du couvre-feu intervient d’ailleurs alors que le texte de la nouvelle Constitution, approuvé par référendum, a été promulgué ce 19 décembre par le président de la transition, lors d’une cérémonie solennelle.
Les principaux changements introduits concernent la structure du pouvoir : le poste de Premier ministre est supprimé et le chef de l'État devient l'unique chef de l'exécutif. Le mandat présidentiel est porté à sept ans, avec la possibilité d’un seul renouvellement, et seul un Gabonais dont les parents sont également nés dans ce pays peut être candidat.
Le nouveau texte prévoit également l'introduction du service militaire obligatoire pour tous les citoyens, le renforcement de la protection des droits et libertés des citoyens, et la création d'un conseil chargé des questions sociales, économiques, environnementales et culturelles. Sur un autre plan, le mariage entre personnes de même sexe est interdit. Le français est reconnu comme langue de travail.
La nouvelle Constitution entre en vigueur alors que l'élection du prochain président de la République est prévue en août 2025. Les autorités du pays ont souligné que la nouvelle Constitution marquerait une étape importante vers le renouveau démocratique et l'ouverture d'une nouvelle ère pour le Gabon.