"Les socialistes, les communistes et les écologistes, considérant qu'ils n'avaient pas été appelés par le président à former le gouvernement, sont entrés dans l'opposition, ils sont dans l'opposition, il faut qu'ils y restent", a expliqué Lionel Jospin, dont la parole est rare, à l'antenne de France Inter.
Mais "en même temps, il faut qu'ils contribuent à ce que ce gouvernement, dont il ne partage pas les options, dure", a-t-il complété.
Pour ce faire, il a suggéré à la gauche non-LFI de ne pas aller vers "un maniement trop mécanique" de la menace de censure en cas d'utilisation par François Bayrou du 49.3 qui impose un texte à l'Assemblée sans vote.
Rappelant ne pas être "un zélateur" de cet article de la Constitution, qu'il n'a pas utilisé pendant ses cinq ans à Matignon (1997-2002), Lionel Jospin a recommandé la "souplesse" face à une "situation complexe".
Il a même avancé que le 49.3 pouvait servir de "protection pour l'opposition" en l'empêchant de devenir "co-auteur" d'un texte qu'elle rejette et sur lequel un accord n'a pas pu être trouvé à l'Assemblée.
En abandonnant cette menace systématique, la gauche pourrait, a-t-il espéré, "obtenir" des concessions de la part de François Bayrou. Il a évoqué "le partage de l'effort" pour réduire la dette, mais aussi l'éducation ou la santé.
Et bien sûr, a-t-il détaillé, la question de la très controversée réforme des retraites qui a retardé l'âge de départ à 64 ans. "J'espère que François Bayrou aura la sagesse (...) de remettre l'ouvrage sur le métier", a-t-il développé.
"Mais il faut en même temps que ce gouvernement dure et que l'opposition utilise le temps qui va venir pour travailler elle-même à ses propositions et préparer l'alternance" en 2027, a-t-il insisté.