Le 15 janvier débutent les inscriptions sur Parcoursup, enjeu majeur pour les lycéens et source d’inquiétude pour les parents. Difficile, en effet, d’être sûr de son orientation quand l’enseignement supérieur propose plus de… 23 000 formations. Nos conseils pour bien s'orienter.
Chaque année, plus de 5 000 étudiants sont diplômés d’un MBA (Master of Business Administration). Avec la quasi-certitude d’accéder à des postes à responsabilités dans de grandes entreprises internationales. Autant dire qu’il s’agit d’un diplôme qui, a priori, vaut de l’or. Ce que confirment les employeurs.
Responsable du recrutement chez Allianz France, Cécile Collier a "l’habitude de recevoir ce type de profils en entretien. Ils postulent pour des postes centrés sur notre cœur de métier, bien sûr, mais aussi pour les emplois d’avenir comme l’IA, la data, la vente ou les fonctions support. En fait, ils sont présents partout".
Même constat chez L’Oréal. Le grand groupe de produits cosmétiques a reçu, pour la seule année 2023, pas moins de 27 000 demandes ! Si les diplômés de MBA privilégient les fonctions commerciales, Michael Kienle, vice-président chargé du recrutement, note également un "nombre croissant de candidatures dans le domaine du general management".
Les deux employeurs l’admettent : leur profil de "leader" s’avère un atout indéniable. "Ils savent diriger une équipe, prendre des décisions, endosser des responsabilités. Ce sont des compétences que l’on peut retrouver chez d’autres candidats, mais les MBA disposent d’une plus forte aptitude pour le leadership", précise Cécile Collier. Un savoir-faire inhérent au diplôme : les écoles de commerce qui le proposent exigent au minimum trois ans d’expérience professionnelle. De quoi faire la différence auprès des entreprises. "Ils possèdent des compétences analytiques, sont capables de développer des stratégies d’entreprise et de prendre des risques, poursuit la responsable d’Allianz. Ils connaissent également les tendances parce qu’ils gardent un esprit entrepreneurial et c’est ce qui nous intéresse."
"Agilité", "résilience", "ambition" sont aussi des qualités reconnues chez L’Oréal. Et ce d’autant plus que, souvent, le MBA a conduit les candidats à élargir leurs perspectives professionnelles à l’étranger. "Ces diplômés sont prêts à quitter leur zone de confort et savent élargir leur réseau professionnel. Nous sommes impressionnés par leur capacité à repousser leurs limites, à se confronter à différentes cultures et à stimuler leurs équipes", résume Michael Kienle.
D’après la responsable d’Allianz, le diplôme reste aussi un atout pour l’entreprise qui peut ainsi faire évoluer son salarié plus rapidement tout au long de sa carrière. "Ils accèdent à d’autres fonctions managériales parce qu’ils ont su se mettre en danger." Le MBA permet d’ailleurs à la majorité d’entre eux d’obtenir une meilleure rémunération, même si "ce n’est pas le seul critère pour négocier à la hausse son salaire, nuance Cécile Collier. L’expérience est également prise en compte."
"Levier d’accélération" de carrière aux yeux des recruteurs, ce diplôme semble donc revêtir toutes les apparences du Graal. "La valeur ajoutée est particulièrement marquante pour les profils ne disposant pas initialement d’une formation en école de commerce, notamment ceux issus de la recherche, de l’ingénierie ou même des arts et qui aspirent justement à évoluer vers des fonctions dans ce domaine", pointe le vice-président recrutement de L’Oréal.
Pour autant, le MBA ne permet pas à lui seul "faire la différence, nuance Michael Kienle. Ce n’est pas un passeport d’entrée unique, c’est une information parmi d’autres sur un CV." Ce que confirme Céline Collier : "Par la suite, c’est l’expertise et la personnalité du collaborateur que nous observons pour déterminer son évolution."
