Déveine, coup du sort, fatalité, malchance, guigne, scoumoune… quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Emmanuel Macron en fait depuis plusieurs mois maintenant la triste expérience. Prenez son voyage au Maroc fin octobre. Il n’avait pourtant pas lésiné sur les moyens, se faisant accompagner d’une délégation d’environ 130 personnes, faisant fi de la Cour des comptes qui avait recommandé à l’Élysée trois mois plus tôt de faire des « efforts sur la taille des délégations » des voyages d’État : encore raté. Donc, au lieu de parler des 10 milliards de contrats signés, ou des liens diplomatiques renoués entre nos deux pays, qui a volé la vedette au président de la République ? Le pauvre survêtement de Yassine Belattar ! Emmanuel Macron éclipsé par un vulgaire pantalon, avouez qu’il y a de quoi râler… Mais pourquoi donc avoir invité cet homme régulièrement placé sous le feu des critiques ? Nommé en 2018 au Conseil présidentiel des villes, il avait démissionné avec fracas un an plus tard, ulcéré par les propos de Jean-Michel Blanquer contre le voile islamique. Notre prétendu humoriste avait d’ailleurs mis en garde l’alors ministre de l’Éducation nationale : « Si j’étais lui, j’éviterais de mettre les pieds dans le 93. » Sympa. Depuis, il a été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour menaces de mort dans une autre affaire. Cela n’a visiblement pas découragé Emmanuel Macron. On murmure même qu’il ne serait pas étranger à la décision du chef de l’État de ne pas participer à la marche contre l’antisémitisme en novembre 2023. À l’Élysée, ils étaient d’ailleurs un peu gênés : « Sa présence ne vaut en aucun cas adhésion à ses idées. » Tiens donc ! Yassine Belattar a depuis mis en vente son pantalon litigieux sur les réseaux sociaux : « Vends pantalon en velours bleu ciel, porté une fois pour cause de polémiques racistes de trois jours en France. » Vous avez dit pantalonnade ?
La procédure de destitution du président de la République déposée par La France insoumise a finalement été rejetée par l’Assemblée nationale le 8 octobre dernier. On allait enfin pouvoir passer aux choses sérieuses… C’est mal connaître l’obstination de certains de nos parlementaires : le groupe LFI a annoncé le 29 octobre qu’il entendait déposer une nouvelle proposition de destitution d’Emmanuel Macron, malgré l’échec de sa première tentative. « On ne va pas lâcher », annonce Clémence Guetté, députée du parti d’extrême gauche, qui réclame de pouvoir mettre la proposition de destitution à l’ordre du jour de leur niche parlementaire du 28 novembre. Quelle bonne idée : allez, cou-couche panier !
Sitôt élu, Donald Trump a annoncé qu’il allait nommer Elon Musk à la tête d’un nouveau ministère de l’Efficacité gouvernementale. Musk à la Maison-Blanche, Belattar à l’Élysée : on a les conseillers qu’on peut…
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À Béziers, La France insoumise (décidément) a organisé le 14 novembre une manifestation pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, condamné à la prison à perpétuité pour complicité dans l’assassinat, en 1982, de deux diplomates à Paris, l’un américain et l’autre israélien. Terroriste n’ayant en aucun cas manifesté le moindre remords pour ses actes, il n’a jamais été libéré, en dépit de 11 demandes en ce sens depuis 2001. Toutes ont été rejetées. Le préfet de l’Hérault a courageusement demandé l’interdiction de la manifestation organisée devant l’hôtel de ville. Interdiction retoquée par le tribunal administratif. La poignée de militants LFI a donc pu manifester. Dans la foulée, le tribunal d’application des peines a ordonné le lendemain la libération du militant libanais propalestinien. Le Parquet national antiterroriste a fait appel de la décision. Délibéré attendu en début d’année prochaine.
Puisque les terroristes et leurs défenseurs n’ont peur de rien, un député de La France insoumise – eh oui, encore eux ! – vient de déposer une proposition de loi visant à abroger le délit d’apologie du terrorisme. L’auteur de cette proposition de loi, Ugo Bernalicis, député du Nord, justifie son texte par la constatation d’une « recrudescence de personnes mises en cause par la justice pour des faits d’apologie du terrorisme. Le nombre de procédures ouvertes pour ce délit en France explose depuis le 7 octobre 2023. » Il illustre son propos avec l’exemple d’un militant CGT, poursuivi (et condamné) pour un tract de soutien aux Palestiniens, trois jours après l’attaque du Hamas contre Israël. « Les horreurs de l’occupation illégale se sont accumulées. Depuis samedi [7 octobre], elles reçoivent les réponses qu’elles ont provoquées », pouvait-on notamment y lire. Ça semble très clair en effet. Et ce qu’oublie étrangement de préciser le député « justicier », c’est que, selon une note du renseignement territorial, « les agressions antisémites, les insultes et les menaces ont été multipliées par dix depuis les raids meurtriers du 7 octobre 2023 en Israël ». Ceci expliquerait-il cela ?
Pendant ce temps, la vie suit son cours à Béziers. Des halles du xixe siècle magnifiquement restaurées en neuf mois – un véritable exploit ! – et qui ne désemplissent pas depuis leur inauguration ; des illuminations de Noël qui font briller les yeux de nos chères têtes blondes chaque soir ; un marché de Noël qui nous replonge dans la magie de l’âge tendre… Mais le quotidien à Béziers, c’est aussi la lutte contre les incivilités, contre les squatteurs, contre les dealers : un puits sans fond ! Les victoires sont longues à obtenir et cette lenteur suscite l’incompréhension des riverains. C’est souvent frustrant. J’ai appelé un conseiller du ministre Nicolas Daragon, en charge de la Sécurité du quotidien, pour discuter avec lui de la possibilité de donner davantage de prérogatives à la police municipale. Certaines de ces mesures pourraient être prises par décret. Rapidement. Il paraît que ça bloque côté justice… Pendant ce temps-là, on attend le 49.3 du Gouvernement sur le budget et l’inévitable motion de censure qui l’accompagnera. Dormez tranquilles, braves gens !
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